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cette rétrospective et aussi une exposition à la Galerie Tornabuoni, sont l’occasion de s’interroger sur la démarche qui a conduit cet artiste à trouer ses toiles, la fente étant devenue sa symbolique.
Fabrice Hergott rappelle que "percer et fendre sont depuis la plus lointaine Antiquité des gestes qui donnent la mort" ; et comme "la vie tranquille n’existe plus" écrit Lucio Fontana en se référant aux armes actuelles, "il nous montre une anticipation magnifiée de cette épée de Damoclès" conclut le Directeur du MAMVP ; mais émane aussi de ces actes l’aspect sexuel et la symbolique de la vie
cette question est plus intrigante : comment l’artiste est arrivé à ce célèbre geste sur la toile, aboutissement des seules huit dernières années de sa vie alors qu’il a produit au départ des oeuvres très classiques ?
Tout d’abord il faut remarquer qu’il aborde l’abstraction en parallèle à d’autres créations :
sculpteur à l’origine, il travaille notamment des céramiques et des sculptures à la fois baroques, classiques et futuristes ; et il faut replacer la vie de Lucio Fontana (1899-1968) dans son époque :
> en 1934 et 1935 Fontana, sculpteur venu d’Argentine, semble influencé par l’avant-garde abstraite italienne avec qui il expose, signe un manifeste et adhère au mouvement Abstraction-Création. Il prend une première liberté en réalisant quelques sculptures abstraites, sortes de dessins et de plans dans l’espace, qui ont été détruites ; il ne reviendra pas à ce genre mais l’expérience le sort de la facture classique
Lucio Fontana, sculpture abstraite, 1934, ciment polychrome, 28x18x7 |
> en 1946 Lucio Fontana fonde le mouvement Spatialiste et rédige avec d’autres artistes le "manifesto blanco" texte fondateur autour des concepts de temps et d’espace, placé dans la ligne de l’art informel lequel "s’applique à des peintures qui ne sont ni figuratives ni géométriquement abstraites" [Michel Tapié] ; le spatialisme veut dépasser les genres traditionnels (peinture, sculpture, poésie, musique) et former une synthèse entre couleur, son, mouvement et espace [DP] ; Fontana crée alors essentiellement des oeuvres sur papier, céramique et en plâtre
> dès 1957 Lucio Fontana passe du trou à la fente avec la série des Carta, des papiers entoilés qu’il troue, griffe et lacère. L’entaille est une échappée, un mouvement ou l’artiste prend possession de l’espace réel, altère la toile non pas par ajout de couleur mais par soustraction : un symbole de vie, de liberté et un symbole sexuel affirmé (ce qu’explique Philippe Dagen dans Le Monde)
> la mutation s’achève à partir de 1960, en liant le monochrome et l’acte de fendre, avec la série Olii (Huiles) et celle des Tagli (Fentes), de plus en plus épurées, réalisées en grand nombre et déclinées en métal jusqu’à la fin de sa vie. Ce sont ces tableaux monochromes fendus de lignes pures, très travaillés, jamais imités mais produits par centaines, qui font sa célébrité.
Lucio Fontana, Concerto spaziale astese (attentes), 1966, |
à l’occasion de l’exposition au MAMVP, la galerie Tornabuoni de Paris présente une vingtaine d’oeuvres retraçant la créativité de Lucio Fontana à partir des années 50 : les céramiques, la période baroque, les cratères, la série des fentes
plus d’infos : |
> la rétrospective au MAMVP |
cette aquarelle post-surréaliste de Janine Zimbler est typique ; une oeuvre délicate d’une artiste inspirée, dont une oeuvre a été achetée par le Centre Pompidou |
cette "Femme surréaliste à l’oiseau" de Alain Virmaux est dans la tradition surréaliste influencée par l’art brut et l’art africain une belle pièce abordable |
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ce beau livre bien illustré pourtant abordable, est un sommet documentaire ! dans la même veine que l’exposition à Pompidou, il parcourt largement le surréalisme et dévoile des artistes qu’on aurait pas toujours cru "atteints" par le mouvement |
le Réalisme fantastique est une expression plus récente du surréalisme
ce Chat Bleu de Raimondo Cardelli (1938-2008) exprime que le rêve serait aussi réel que le quotidien |
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