Istanbul (ou Istanboul, ou Istamboul) est une des destinations antiques préférées des européens ; mais savez-vous que l’art contemporain s’y est développé aussi vite que cette immense cité dynamique ? Un bon prétexte pour que vous découvriez la vraie ville, pas juste son centre historique !
toutes images : courtoisie Almanart, les artistes et galeries citées |
reportage 2012, revu 2013 et 2019 |
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ce reportage date de 2012, mis à jour 2016 puis 2019 ; la dérive dictatoriale et religieuse qui plombent la société et l’économie ne garantit plus l’exactitude de cet article et la liberté de circulation sans risque de l’amateur d’art ; mais les élections locales de 2019 laissent espérer un renouveau dans les prochaines années
le Grand Istanboul est une mégalopole de 15M d’habitants en fort développement, sur ce plan plus proche des villes chinoises qu’européennes ; plus rien à voir avec le vieux centre touristique connu. Ville dense, peu de parcs mais des fleurs partout : au printemps, ce sont les tulipes, dont elle est la capitale.
circulation intense, beaucoup de bus, quelques lignes de métro bien placées, trams, funiculaires avec une carte rechargeable (mais introuvable) ou des jetons distribués partout en automates ; il faut payer à chaque changement. Attention : les horaires des institutions d’art sont parfois restreints (10:00-18:00) ; les parcours sont labyrinthiques et pentus ; ce qui fait que nos itinéraires sont un peu directifs, pour votre bien-être ! Dans tous les lieux ou presque l’on parle anglais. |
vous ne voulez pas "faire touriste" ?
dites : |
Les institutions d’Istanboul sont presque toutes privées ; il y a une quarantaine de galeries de bon niveau, mais on appelle aussi "galerie" un atelier d’artiste voire une boutique, et une dizaine de centres d’art ont réellement quelque chose à présenter. Certaines galeries sont en étage, y compris de bonnes mais on ne le sait pas avant d’entrer. Plusieurs collections privées sont aussi ouvertes, parfois dans des quartiers peu accessibles au touriste.
l’ensemble formé par Sainte-Sophie, église devenue mosquée au XVè, et la fameuse Mosquée Bleue située en face |
Le tram permet de franchir la Corne d’Or par le pont Galata depuis Karakoy, pour visiter ce sud antique et ses grandes mosquées et, plus à l’ouest, la merveilleuse Eglise-Musée de Chora et ses mosaïques : lieux indispensables ! Seul lieu d’art actuel dans cette partie, la galerie au 3è étage du magasin de luxe Armaggan. |
l’église bizantaine Saint-Sauveur de Chora et ses merveilleuses mosaïques datant du XIVè |
Suggestion : faites une petite croisière de 2 heures le long des rives du Bosphore côtés occidental et asiatique, pour admirer le Palais Dolmabahche et les vieilles ou design maisons de villégiature les pieds dans l’eau.
> ce plan du Grand Istanboul sur environ 30 km permet de situer les principaux quartiers
> voir les plans des deux principaux quartiers d’art, dans nos itinéraires ci-après |
Grand mécène, la banque Akbank liste tous les centres et galeries d’art et les situent sur des cartes... Une autre carte des principales galeries : l’Istanbul Gallery Map, pour les deux quartiers principaux. Les dépliants papier gratuits ne montrent que ceux qui les paient !
Istanboul développe sérieusement l’art contemporain ; d’abord en 2005 par la 1ère foire Contemporary Istanbul, puis en 2010 boosté par le label Istanboul Capitale Culturelle Européenne. La Turquie a une très forte croissance (7.5% en 2011) ; s’il subsiste un immense écart entre le peuple et les grandes fortunes, s’installe une classe moyenne aisée ; cette situation provoque un engouement pour l’art mais qui devra être conforté. Il nous a semblé déceler en 2012 un léger fléchissement d’intérêt ; et en 2015 le gouvernement à tendance religieuse a donné un coup de froid à la liberté d’expression artistique et et les attentats n’arrangent pas l’économie...
- la Contemporary Istanbul dénommée CI est une foire d’art contemporain au sens habituel, en novembre au Centre de Congrès d’Istanboul et Lutfi Kirdar, quartier de Nisantasé ; elle est sponsorisée par plusieurs mécènes dont le premier est Akbank Private Banking. Elle comporte une centaine de galeries de 20 pays et près de 100’000 visiteurs ; la prépondérance d’artistes Turcs est un de ses intérêts ; elle s’accompagne de "Art Istanbul", une semaine très active de manifestations off et dans les institutions
- la Istanbul Design Biennial ouvre un mois entre octobre et novembre les années paires, car elle concerne tous les domaines du design au sens large : industrie, design, architecture, décoration, graphisme, media et mode
- la Istanbul Art Biennial concerne tous les arts, un mois entre octobre et décembre les années impaires
> attention : les biennale sont surtout organisées par la Istanbul Foundation for Culture and Arts l (IKSV) qui couvre toute la culture ; vérifiez bien avant de partir quel est le domaine qui est concerné une année donnée ; par exemple cette Istanbul Biennial, sponsorisée par Koç, est un complément de la biennale du design, mêmes dates, pour la jazz, le cinéma, le théâtre ; autre exemple : la biennale d’art est aussi associée au Festival du Film d’Istanbul... facile de se tromper !
> ces foires se tiennent généralement dans l’enceinte du Musée d’Art Moderne (IM, ci-dessous), dans les locaux de l’ancienne Ecole Greque (Galata Greek School), un vaste bâtiment néo-classique à 300m. à l’ouest au 49 Kemeraltı cadesi, ou encore au Istanbul Congress Center
et qui sont faciles d’accès :
> l’Istanbul Modern Museum ("IM"), sponsorisé par la Istanbul Fondation, est le grand musée d’art moderne et contemporain
> le Proje4L/Elgiz Museum of Contemporary Art dans le quartier high-tech de Maslak, une collection privée devenue un musée actif
> Salt Galata, le centre d’art inauguré fin 2011 au sein du siège de l’Imperial Ottoman Bank, pour son architecture, son histoire racontée dans la salle des coffres, ses oeuvres, son centre de recherche et de documentation (restaurant et café) ; ne pas confondre avec sa galerie Salt Beyoglou, proche
> le Centre Arter de la Vehbi Koç Foundation pour l’Art, a migré en 2019 dans un nouvel immeuble au design spectaculaire, au 13 Irmak Caddesi Dolapdere Beyoğlu
La visibilité de l’art est liée à la facilité de déplacement, tant la circulation est forte. Par bonheur les deux quartiers principaux sont sur la même ligne de métro, au nord de la Corne d’Or :
noeud de communication, l’horrible et vaste place Taksim n’a qu’une seule oeuvre
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l’Istanbul Modern (IM) est situé à Antrepo, les entrepôts de l’ancien port reconverti de Karakoy, dans le bas de Galata au bord du Bosphore, le long d’une ligne de tram ; une sculpture de Richard Dicon ouvre la voie :
commencez par le magnifique Istanbul Modern Museum ; à proximité nord se trouve le Siemens Art Center qui soutient les jeunes artistes (à voir avant le musée) et 3 grandes galeries situées à son sud-ouest (donc à voir en sortant) : Sumer, puis Istanbul74 (celle-ci est à côté du meilleur pâtissier Gulluoglou !) ; prolongez par la place Karakoy pour ne pas manquer les extraordinaires salles des coffres des deux banques mécènes : Akbank (au coin de la place) et surtout l’Ottoman Bank (grand immeuble truffé d’art du haut en bas, rue Bankalar, qui abrite son centre d’art Salt Galata ; conseil : prenez l’ascenseur tout en haut et descendez à pied).
l’ancienne petite salle des coffres
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deux options pour attaquer les pentes vertigineuses d’un Galata sympa, dont le sud est en boboétisation rapide :
> 1/ option flémarde : montez à Beyoglou (ancien quartier européen) puis redescendre Galata (ancien quartier plus populaire) :
> prenez le funiculaire derrière la place Karakoy pour la place Meydani, faites à pied les 2 km piétonniers de la rue Istiklal où brinquebale un antique tram joliment conservé (évitez le week-end, bondé)
> au début d’Istiklal et la voie parallèle Mechroutiyet (faites des allers-retours) s’égrène un chapelet de centres et galeries plus ou moins intéressants
> puis voyez le Centre Arter, le centre Salt Beyoglou de design et d’architecture, la galerie Borusan Sanat (ne pas confondre avec le Musée Borusan -voir plus loin).. |
exposition de Mona Hatoum chez Arter : Kapan, installation en acier et verre, 2012 ; une réflexion sur la fragilité du corps emprisonné |
2/ option gaillarde : courageuse et moins touristique :
> grimpez Yuksek puis Galip cette mosquée, lieu d’expositions, fête les 50 ans |
> montez Bogazkesen et ses petites galeries d’art ou design, signe annonciateur des jeunes branchés le charmant Centre Culturel Français |
fresque photographiée par Sevim Sancaktar, à |
si vous entrez au Centre Depo, |
peu (encore) de graffitis à Istanboul |
au sud de Chichli ce petit quartier s’appelle aussi le "petit Paris" car des galeries de haut niveau côtoient Cartier, Vuitton & Co, le centre d’or étant bordé par les rues Techvikiye, Mim Kemal, et Vali Konagi ; la marque de luxe turque Armaggan y a créé un magasin-galerie de 6 étages (en haut de Abdi Ipechki) : 7000 m2 d’art, design et fashion, en collaboration avec la Turkish Cultural Foundation : |
A son sud-est jusqu’à la rue Prof. Ersek s’ouvre une aire bobo-chic autour de la petite mosquée Techvikiye Cami. Moins pentu (quoique...) vous y trouvez outre de bonnes galeries parfois sur rue, parfois en étage (comme la Linart Gallery ci-dessus à droite qui exposait le photographe français Matthieu Paley), ainsi que le centre d’art et de design graphique Mili Reasurans à l’intérieur d’un passage moderne menant à des terrasses de restaurants, rue Machka ;
bien plus bas sur Said Nedim se trouve la grande galerie Rampa ; L’intérêt de ces galeries très actuelles à Nisantasé :est d’y découvrir des artistes turcs magnifiques, comme par exemple la Galerie 44A, qui traitait du thème du mariage, avec au 1er plan une installation en céramique de Candeger Furtun (Alkislar, 2011) et les fabuleux dessins de Kemal Noyan (2012)
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> métro Osmanbey, descendez la rue Rumeli ; prendre Valikonachi à gauche, zigzaguez et descendez la rue Prof. Ersek, rezigzaguez à gauche vers la mosquée Techvikiye
> continuez Atiyé (un petit aller-retour en passant sur le sud de la rue Machka) et à droite montez Abdi Ipekchi : en 100 mètres vous quittez les bobos pour les chicos
> en haut, gauche, gauche et redescendez par Mim Kemal
> continuez par Mim Kemal qui contourne le grand parc Machka, prenez le téléphérique sympa qui le traverse
<< le Centre Mili Reasurans proposait des graphismes très originaux...... comme ce logo en forme de labyrinthe cernant le mot Turkey >> |
le Elgiz Museum of Contemporary Art est une fondation privée logée au pied d’une belle tour de verre violette, proche d’universités et du quartier d’affaire high-tech de Maslak ; accès libre.
où est-ce ? en Chine, ce panachage de travaux
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face à face de la Directrice |
> la tour est visible depuis le métro ITU Ayazaga (toujours la même ligne) La Directrice Billur Tansel (fondatrice en 2015 de Open Dialogue Istanbul) se fera un plaisir de vous y recevoir, parlant français par ses études d’art à Paris. Ce vaste lieu propose des oeuvres contemporaines de haut niveau de tous pays, avec une bonne présence d’artistes Turcs. |
Volkan Diaroglu s’exprime durement, dans ce tableau en relief : A very democratic painting, 2011 |
> le Borusan Contemporary Art Collection, un immeuble-musée, est malheureusement un peu loin en banlieue, à environ 10 km du centre et sans métro mais proche du 2è périphérique au bord du Borsphore ; ce musée privé présente une grande collection contemporaine et des expos d’avant-garde sur 4 niveaux ; il est ouvert au public le week-end. Mais il a aussi une galerie rue Istiklal dans Beyoglou (voir ce plan)
> le Sabancı University Sakıp Sabancı Museum est situé à seulement 300m au nord du Borusan, aussi au bord de l’eau ; spécialisé dans les livres d’art et calligraphie, il expose sur toutes les époques.
la Santral Istanbul est un peu loin, à côté d’un lieu de distraction au bord de la Corne d’Or, quartier d’Eyup (voir la carte générale) ; facile d’y aller en taxi. Elle accueille souvent -mais pas toujours- des manifestations d’art contemporain ; de toutes façons c’est une curiosité |
> achat-ventes de particulier à particulier
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voir aussi : |
> le site de l’Office du Tourisme |
c’est le seul en hiver, juste avant les fêtes des artistes contemporains au Réfectoire des Cordeliers, Paris 6e |
cette "Femme surréaliste à l’oiseau" de Alain Virmaux est dans la tradition surréaliste influencée par l’art brut et l’art africain une belle pièce abordable |
le Jardin des métiers d’Art et du Design accueille des artisans d’art et designers pour créer en binôme, une démarche novatrice une expo captivante l’explique |
le surréalisme si bien expliqué au Centre Pompidou voit un énorme succès, à ne pas manquer mise en jambe ou visite préalable |
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