tapez un ou deux mots :

mettre un verre d’encadrement, ou pas ?

 
Avant d’encadrer un tableau, une oeuvre multiple, une photo, il vous faut décider : mettre un verre protecteur ou non ?
Si une glace ordinaire pollue l’oeuvre par des reflets, ce n’est plus du tout le cas avec les nouvelles glaces anti-reflet.
C’est donc essentiellement en terme de protection que la question se pose, mise à part l’habitude de le faire qui se révèle à la réflexion souvent inutile voire néfaste.

 

Voir aussi :
> dois-je l’encadrer et comment ?
> puis-je la découper pour entrer dans le cadre ?
> pour les photos : les supports

 

il n’est pas question de mettre sous verre ce mariage de la terre et du ciel, faite en pâte épaisse : le verre mettrait entre vous et cette oeuvre très physique, une distance qu lui serait nuisible
Fabrice Rebeyrolle, Quand le ciel des lourd, 2010
(courtoisie gal. Déprez-Bellorget)

 

> toutes les fiches pratiques

> glossaire

focus : encadrement tableaux dessin oeuvre d’art, verre glace de protection, sous-verres, verre anti-reflets

 

mettre un verre ou non ?

 
si vous encadrez une oeuvre d’art, la question qui vient immédiatement est : mettre un verre ou pas, si le cadre le permet) ?

Alors en résumé :
 - mettre un systématiquement un verre n’est qu’une convention qui devient surannée
 - s’il n’est pas techniquement indispensable, le verre ordinaire est nuisible
 - les nouveaux verres anti-reflets sont parfaits, sans aucun reflet, mais un peu plus chers.

Posez-vous donc la question en vous affranchissant des conventions et ne considérez que la fragilité de l’oeuvre vis à vis de son environnement ; voici les critères à prendre en compte :

 

sur quels critères décider ?

>la fragilité de l’oeuvre d’art dépend de la nature de ses composants et de leur qualité : médium, support, pigments, matières... ;
sa technique de fabrication intervient : l’aquarelle est vulnérable mais une gravure récente ne l’est pas vraiment, d’autant moins que les papiers actuels sont peu acides et très résistants ; les collages papier se dégradent par sécheresse et, comme certains montages, sont sensibles aux coups de pattes et aux chiffons... ; les fusains, mines et pastels sont très fragiles s’ils n’ont pas été protégés par un fixatif (ce qui est rare)

> la pollution autour de l’oeuvre : est-elle exposée aux effluves gastronomes, à celles des clopeurs (terrifiant !), aux courants d’airs urbains ? Nul doute : protégez la ;
parisiens, rappelez-vous ce féerique emballage des arbres des Champs-Elysées pour l’an 2000 qui, en 2-3 semaines, a tourné en un amas grisâtre genre sacs d’aspirateurs... la cuirasse s’impose en certains lieux

> la lumière directe sur l’oeuvre ne doit pas être dure : évitez le soleil (apporteur d’infrarouges et d’ultraviolets), les halogènes trop proches (qui chauffent) et les LED (génératrices d’UV) ;
une oeuvre d’art placée perpendiculairement à la source lumineuse risque bien moins qu’une située en face ;
ce sont les sanguines et les dominantes rouges qui virent le plus vite, irrattrapable... ; les sérigraphies et lithographies sont très résistantes mais certains "prints" informatiques le sont bien moins

 

 > achat-ventes de particulier à particulier

 

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> vous êtes vendeur ? vous êtes acheteur ou curieux ?

 
> l’humidité piégée dans une protection étanche dégrade l’oeuvre progressivement

> les insectes  : votre situation géographique et l’état de vos locaux peuvent obliger à encadrer sous verre ; regardez l’état dans lequel sont les livres de votre bibliothèque proche de vos tableaux : dégradation des couleurs des couvertures, chiures de mouches, toiles d’araignées et autres beautés de la nature... une vitre de protection se lave à l’eau

  > l’intention de l’artiste : parfois le cadre et le verre (ou une autre matière) fait partie intégrante de l’oeuvre ; lorsque le cadre est peint, c’est évident.
Mais parfois il faut connaître l’intention de l’artiste pour ne pas modifier l’oeuvre : c’est le cas de Jérémy Liron qui entoure ses huiles (qui techniquement n’ont pas besoin de protection) d’un cadre banal muni d’un plexiglas ou altuglas, pour créer intentionnellement une distance entre l’oeuvre et le spectateur.
 

"je place un coffret de plexiglas pour aboutir à un effet de vitrine, pour marquer par une frontière à la fois visible et invisible la différence entre le monde de notre réalité et celui de la fiction"
[Pavlos, ArtActuel nov 08]

en pratique :
 - déplacez l’oeuvre vers un lieu ou avec une orientation plus favorable, plutôt qu’y mettre un verre
 - si vous êtes longtemps absent, couvrez-la d’un tissu ou fermez les volets ou les rideaux
 - c’est un compromis réfléchi qui doit conduire votre décision de mettre sous verre, plutôt qu’une tradition

 

si vous décidez de mettre un verre protecteur :

 
conseils pratiques :
> mettez toujours une vitre "sans reflets" :
 - autrefois elles avaient une face comportant un vernis spécifique, donc un sens de pose ; de plus elle avaient l’inconvénient d’assombrir l’oeuvre
 - ce n’est plus du tout le cas ! de sorte qu’il est permis de mettre un verre de ce type dès le moindre doute sur la fragilité et/ou le risque d’endommager l’oeuvre d’art existe, bien qu’un peu plus cher q’un verre normal
 - il nous est désormais totalement incompréhensible de voir un musée et un salon présenter des oeuvres sous verre ordinaire, polluées par des reflets rédhibitoires

> attention : ne mettez pas l’oeuvre en contact direct avec la vitre, pour éviter la condensation ; utiliser un passe-partout qui l’écarte de l’oeuvre

> sachez marier l’oeuvre et son environnement

> impératif : encadrez en atmosphère sèche et non enfumée.

 

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