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découvrir et comprendre le marché de l’art

petite analyse du marché de l’art :

acheter de l’art concrétise notre passion, mais comme l’effort financier est important, mieux vaut aborder le marché de l’art avec un peu de connaissance ; car nous avons forcément deux arrières pensées en passant à cet acte d’achat :
1° la valeur patrimoniale de l’acquisition et la pérennité de sa valeur
2° le bien fondé d’investir en art par rapport à d’autres placements ;
répondre à ces préoccupations implique un minimum de compréhension du marché de l’art
Dans cette page :
  • le marché de l’art est similaire à celui du luxe
  • sur 25 ans, l’art aura-t-il été une affaire ?
  • l’art : pour qui ?
  • la structure du marché de l’art et du design

 

 

le marché vu par les artistes :

> Jacques Villeglé a inventé 1969 un Alphabet socio-politique d’où est issue cette oeuvre pleine d’humour, déclinée depuis sa création dans les années 60 en différents médiums
> cette sculpture a été inaugurée à Rennes en septembre 2017

Jacques Villeglé, YES, acier, 2017
(courtoisie l’artiste) .. clic=zoom
> accueil d’Almanart
> sommaire du marché de l’art
focus : marché de l’art et du design modernes et contemporains, économie de l’art, art business, connaître le marché de l’art
 

 > achat-ventes de particulier à particulier

 

> Almanart annonce des oeuvres, pièces de design ou décoration, à vendre de gré à gré directement sans intermédiaire

> vous êtes vendeur ? vous êtes acheteur ou curieux ?

 

un marché de luxe

 
l’art est comme le luxe ou la mode : il y a haute couture, prêt-à-porter haut de gamme, grande distribution ; les habitudes diffèrent même si le premier sert de locomotive aux autres. Selon les sociologues, la consommation de luxe et celle d’art se confondent pour un prix d’entrée déjà de 2’000 € [étude Arprice 2003] ; bien que le luxe procède par réduction sélective d’objets industriels et qu’une oeuvre d’art soit une pièce unique qui parfois se multiplie, les deux démarches se rejoignent.

Comme pour le luxe, le haut de gamme entraîne la génération de produits en nombre de bonne qualité mais plus abordables, même par des stars (sous forme de multiples, par exemple). Toute une communication publicitaire s’y greffe, centrée sur les performances du marché et les interventions de ces stars, qui se déclinent par des produits populaires peu chers ; un effet d’entraînement se créé dans toutes les couches de la société, allant jusqu’à la vente au plus bas niveau de "collectors", un phénomène marketing qui s’observe par exemple dans le sport où des baskets à logos sont vendues beaucoup plus chères que les mêmes sans logo.

Dans un tel marché, l’inflation est naturellement forte, surtout si en haut de gamme se développe un volet spéculatif fort, comme c’est le cas pour l’art contemporain depuis un demi siècle.

nos sources :
 - les documents de presse (que reçoit Almanart de tous les acteurs) ; la documentation privée de Almanart ; les dossiers mensuels de AMA, le CPGA (Comité des Galeries d’Art), le Conseil des Ventes, l’ADAGP, la Maison des Artistes, l’INSEE,
 - pour le 1er marché : les documents de presse [cités], certains éléments économétriques de Artprice.com (n°1 mondial des données économiques d’art, chez qui Almanart est abonné et avec qui il a collaboré pour le Hors Série "économie de l’art" de Gestion de Fortune de jvr 2009)
 - pour le 2ème marché : les statistiques et études de Artprice.com, des données du CPGA (Comité des Galeries d’Art), les interviews par Almanart de personnalités représentatives

 
"premier" et "second" marchés, qu’est-ce ?

les statistiques officielles ne portent que sur le second marché, par obligation publique faite aux ventes aux enchères (dites Sociétét de Ventes Volontaires ou SVV) ; les autres chiffres sont des évaluations par les différents organismes :

> le premier marché est celui de la première vente d’une oeuvre, généralement faite par l’artiste lui-même, ou par une galerie ou un marchand d’art ; toute vente d’une oeuvre commence par là, bien sûr celles des jeunes artistes

> le second marché est celui des reventes, dont la grande majorité est faite en salles de vente (SVV), mais pas toutes : des rachats et reventes sont faites de gré à gré, surtout entre professionnels

 

sur 25 ans, l’art aura-t-il été une bonne affaire ?

 
une progression légère

ces quelques éléments viennent des analyses de Art Market Confidence Index® by Artprice (société française leader mondial des données d’enchères en art) chez qui Almanart est abonné ; attention, il ne s’agit que du second marché

En 2022, le marché a-t-il beaucoup évolué depuis 1988 ?
en art moderne et contemporain, les analyses de Art Market Confidence Index®(by Artprice) montrent que, par rapport à un indice moyen des prix en consommation, l’art a bien progressé mais loin de l’image bouffie que donne des journalistes avides de sensationnel... sur le plan patrimonial, l’art est bien un refuge, mais pas une corne d’abondance (sauf beaucoup de chance et de "nez"), et présente quelques risques pour l’investisseur

Les bonnes progressions sont aléatoires (écarts très élevés au cours du temps), centrées sur les oeuvres rares et de haute qualité de toutes époques ; en moyenne, les périodes qui mènent le train sont la contemporaine et l’actuelle (selon nos définitions en catégories, explications ici)

Quelques résultats synthétiques :

> la peinture et le dessin représentent toujours la très grande majorité des transactions : 85% ; évidemment car pour un collectionneur ce sont les seules pièces uniques facilement montrables et déplaçables (NFT = 0,1% de ce second marché, trop récentes pour être revendues)

> les cours sont maintenus par l’art contemporain et l’art actuel, en moyenne glissante : le 1er est dès 2012 en stagnation puis en palier dépressif, le 2è en bonne et longue progression mais extrêmement fluctuante ; très en dessous, l’art moderne est en lente pente dépressive continue et l’ancien reste à peu près stable >>

Indice relatif des cotes sur le marché mondial
des enchères en art, sur la base de 1998
(courtoisie Artprice.com) .... clic=zoom
marché de l'art 2022

 
> hors les records du marché très haut de gamme qui ne nous concerne pas :
 - en dessous de 12’000€ (tout est relatif...) la répartition des prix des oeuvres reste inchangée, elle reste la tranche la plus abondante en nombre : 90 % des ventes
 - l’art "abordable" (<5’000€) représente environ 80% des lots, ce que confirme l’enquête 2023 de Artransfer (notre partenaire), et même 50% des oeuvres en enchères sont <800€

> en chiffre d’affaire ce sont les Etats-Unis, puis la Chine, puis l’Angleterre qui occupent 80% du podium, mais la France progresse et reste un grenier pour les oeuvres modernes ou anciennes ; les grandes ventes se font essentiellement à New-York, puis Londres et Hong Kong

crises de nerfs

> les crises : les courbes montrent que l’art contemporain n’a pas échappé aux crises de 2008 et 2020 ; mais l’art globalement a vite repris sa vigueur, protégé par l’art moderne et classique, valeurs artistiques sûres vis-à-vis de l’histoire de l’art (mais sans plus-values importantes)

> la folie spéculative des années 2002 à 2008 sur l’art contemporain montre un phénomène de mode dangereux :
 - l’engouement fébrile de l’époque montrait une croissance de 15%/an pendant 6 ans ; "doubler sa mise en 5 ans" titrait L’Art d’Aujourd’hui en juin 2003… !
 - il faut surtout retenir son influence sur le marché de l’art tel qu’il est aujourd’hui, en 2022 ; car c’est cette folie qui, par influence, a boosté l’art dans le domaine public, dans les institutions, dans le domaine privé ; elle a permis le développement formidable de productions artistiques coûteuses et d’expositions maousses de cette folle époque (à Paris : Force de l’Art, Monumenta, etc)

> pour mémoire le crack boursier de 1990 avait déjà provoqué une chute de 40% jusqu’en 1992, mais il n’avait pas été précédé d’une telle folie collective.

indice marché art
Indice relatif des cotes sur le marché mondial des enchères en art avant-crise, par segments
(courtoisie Artprice.com) .... clic=zoom

conclusion :

> les coups durs (1990, 2008, 2020) sont des leçons : ils montrent que l’art contemporain dépourvu du recul de l’histoire, n’est pas solide, spéculatif et risqué si vous n’êtes pas initié et très bien conseillé ; seuls les initiés peuvent y faire "de bons coups" ; l’art moderne et l’art classique progressent peu -ou pas- mais sont plus sûrs pour l’aspect "refuge"

> d’une manière générale les crises boursières, économiques et pétrolières n’entament que relativement la sérénité des acteurs du haut luxe comme celui du haut de gamme en art ; elles sont aujourd’huis lissées par le caractère international du marché

> en temps normal à long terme et pris globalement : le marché de l’art n’est d’un rapport ni inférieur ni supérieur aux valeurs d’investissement traditionnelles bourse, immobilier, matières

> mais dans tous les cas l’art présente avec l’immobilier deux immenses avantages : 1/ vous vivez tous les jours au sein même de votre investissement ! essayez donc de vivre dans votre coffre bancaire, plein ou vide ! 2/ vous vous faites plaisir

 

pour qui, le marché de l’art ?

 
schématiquement trois segments cohabitent qui diffèrent par leurs prix, leurs acteurs et leurs comportements ; il y a peu de relation entre eux : la moyenne gamme se comporte comme un portefeuille "de père de famille" (sûr et lent) tandis que le haut de gamme est très spéculatif et ne représente que 3% des oeuvres qui circulent ; mais c’est le bas de gamme qui représente la majorité des ventes aux enchères : presqu’un lot sur deux a été acheté pour moins de 8000€ envviron

le segment des collectionneurs aisés :

ce marché se situe par définition dans la gamme intermédiaire de 5000 à 50000€, coeur du marché des artistes cotés ; il est co-majoritaire en volume de transactions en occident et majeur en France (en concurrence avec le marché"abordable", ci-après) >>

 

nombre de lots par prix en occident 2018
segmentation du marché de l’art
(courtoisie Artprice.com)
clic=zoom

Qui êtes-vous ? deux populations :

 

> vous êtes soit un CSP+ (cadre supérieur ou profession libérale) ; vous vous entourez de mobilier design et d’oeuvres de qualité ; en marketing votre comportement en art est assimilé au luxe ; vous faites deux types d’achats : un ou deux exceptionnels dans l’année, et parfois un effort particulier pour une oeuvre de haute qualité par une signature connue, dont vous êtes fier (voir aussi l’enquête de notre partenaire Artransfer)

> ou vous y êtes un amateur potentiellement aisé et souvent jeune en art, peut-être bobo urbain ; un achat est une question de passion et d’amour, mais pas d’amour sans prix ; la crise de 2008 à 20012 vous a appris à vous intéresser aussi au marché dit "abordable"

> vous avez en arrière-pensée les notions de patrimoine, de devoir revendre ou l’idée de faire un bon coup ; votre achat plaisir est sous-tendu de questions : est-ce un bon investissement, une valeur pérenne, un espoir de plus value, un bien à transmettre ?

 
> vérifiez les cotes des artistes que vous convoitez :

ça ne coûte que quelques Euros

le segment "abordable" :

"l’art abordable" ou "accessible" est l’entrée du marché, par convention fixé à moins de 5000€ ; il vous propose des oeuvres originales de jeunes artistes en devenir, peu ou pas cotés, ou des multiples originaux d’artistes cotés (nous écartons ici les multiples à grand tirage) : qui êtes-vous à vous y intéresser ?

> vous êtes un amateur occasionnel qui n’a pas forcément l’art plastique comme seule passion ; vous débutez peut-être prudement une collection ; vous êtes souvent jeune et hors du cercle fermé des collectionneurs ; vous achetez aussi sur le 1er marché, en commençant par des artistes que vous connaissez

> vous passez ou passerez du marché abordable au moyen de gamme avec l’aisance et l’âge, lorsque l’ameçon de la passion vous a attrapé !

le segment des VIP :

au dessus de 50’000€, vous êtes moins de 1/1000 des collectionneurs ; c’est le domaine des 500 artistes mondiaux de la liste Christie’s, celui des grandes galeries internationales et des enchères record. Ici les prix sont sans limite et le marché se scinde entre vrais collectionneurs chevronnés et spéculateurs : " il suffit de consulter une sélection d’allers-retours pour voir à quel point l’oeuvre d’art peut séduire en tant qu’actif spéculatif " [Agence Art Market Insight]

Mais ce monde est une locomotive pour l’art comme pour l’économie.. Il est infuencé par les marchés d’investissement car l’art en est un parmi les autres ; il n’est pas exempt du blanchiment (peu en France où le paiement en espèces est interdit au delà de 1000€, ou 10’000€ pour les étrangers ). Trois types de populatrion dans ce segment :

> des pipoles motivés par l’image de l’art qui véhicule respectabilité et culture, notamment chez les nouveaux milliardaires des pays émergeants ; mais c’est aussi une façon pour eux de progresser en culture ; peut-être deviendront-ils mécènes ?

> des spéculateurs car la libre circulation internationale participe à la décision : les tableaux sont transportables et non prohibés, négociables dans le monde entier au gré des taux de change et des taxes, en passant si besoin par les Ports-Francs ; pour eux l’art concurrence le cours du dollar, la bourse ou l’immobilier ; ils sont volontiers anglo-saxons et asiatiques car en Chine l’art est d’abord un business

Yan Pei Ming, célèbre artiste installé en France,
disait déjà en 2006 sur les acheteurs chinois :

"les acheteurs n’y sont intéressés que par l’argent, rare d’y rencontrer un collectionneur"

> des collectionneurs passionnés et érudits, dont beaucoup de français, qui font don d’oeuvres, sont mécènes, ouvrent des espaces et des musées (Arthur de Garay à Berlin, Yvon Lambert à Avignon, Bernard Arnaud à Paris, François Pinault à Venise et à Paris...) : ce sont eux, les locomotives !

 

la structure du marché

 
ces données viennent des enchères en occident entre 2008 et 2017, relevés et mis en forme par ArtPrice (courtoisie) ; après le Covid en 2022, elles sont redevenues à peu près identiques :

marché par époques

> le nombre des oeuvres du 20è siècle est largement prépondérante en valeur, sans doute par la rareté des oeuvres anciennes

> la figure peut se lire en deux parties : les modernes (début du 20è siècle jusqu’à la fin de la 2è guerre), et les contemporains plus les actuels (qui sont appelés ici "après-guerre et contemporains" contrairement à notre définition) ; ces deux font jeu égal en se partageant les 3/4 du marché

> on note la solidité des modernes : s’il est moins spéculatif, cet art est un investissement stable à long terme, sauf "coups" particuliers

répartition des ventes en occident en 2017 par périodes de création
(courtoisie Artprice.com) .... clic=zoom
 

marché par médiums

> l’absolue prépondérance de la peinture saute aux yeux ! deux explications : 1° elle transportable, peu fragile, facile à maintenir 2° par tradition puisque elle aura existé de tous temps

> l’engouement actuel pour le essin n’apparaît pas, car les dessins contemporains et actuels sont dans les prix "abordables" et influencent peu cette abaque en valeur

> les estampes comme la photographie restent très marginaux, pour la même raison

évolution des ventes en occident par médiums courtoisie Artprice.com) .... clic=zoom

développement du "marché voisin"

> depuis que s’amoindrissent les frontières formelles entre l’art, le design artistique, la décoration d’exception et les métiers d’art -un des traits des marchés dès le 21è siècle mais qui a commencé avant avec la photgraphie-, plusieurs systèmes d’évaluation cohabitent. Schématiquement le marché traditionnel se complète d’un marché "voisin de l’art" qui concerne notamment les pièces de design uniques ou en série limitées, numérotées et signées, voire même (en-dessous) les têtes de série, les éditions originales et rééditions de pièces emblématiques ; ce marché voisin est mû par une logique propre plus lié aux modes et au luxe que le marché de l’art, plus stable sur le long terme.
Devant la volatilité de ce marché voisin, l’amateur doit rester prudent.

> voir aussi : l’art mineur versus l’art majeur

 

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c’est le seul en hiver, juste avant les fêtes

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dans un lieu original et curieux

au Réfectoire des Cordeliers, Paris 6e
du 4 au 15 décembre 2024


 

un dessin surréaliste de Virmaux

 

 

cette "Femme surréaliste à l’oiseau" de Alain Virmaux est dans la tradition surréaliste influencée par l’art brut et l’art africain

une belle pièce abordable
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Surréalisme à Pompidou : énorme succès

le surréalisme si bien expliqué au Centre Pompidou voit un énorme succès, à ne pas manquer

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