petite analyse du marché de l’art :acheter de l’art concrétise notre passion, mais comme l’effort financier est important, mieux vaut aborder le marché de l’art avec un peu de connaissance ; car nous avons forcément deux arrières pensées en passant à cet acte d’achat :
|
|
![]() |
> sommaire du marché de l’art ![]() |
l’art est comme le luxe ou la mode : il y a haute couture, prêt-à-porter haut de gamme, grande distribution ; les habitudes diffèrent même si le premier sert de locomotive aux autres. Selon les sociologues, la consommation de luxe et celle d’art se confondent pour un prix d’entrée déjà de 2’000 € [étude Arprice 2003] ; bien que le luxe procède par réduction sélective d’objets industriels et qu’une oeuvre d’art soit une pièce unique qui parfois se multiplie, les deux démarches se rejoignent.
Comme pour le luxe, le haut de gamme entraîne la génération de produits en nombre de bonne qualité mais plus abordables, même par des stars (sous forme de multiples, par exemple). Toute une communication publicitaire s’y greffe, centrée sur les performances du marché et les interventions de ces stars, qui se déclinent par des produits populaires peu chers ; un effet d’entraînement se créé dans toutes les couches de la société, allant jusqu’à la vente au plus bas niveau de "collectors", un phénomène marketing qui s’observe par exemple dans le sport où des baskets à logos sont vendues beaucoup plus chères que les mêmes sans logo.
Dans un tel marché, l’inflation est naturellement forte, surtout si en haut de gamme se développe un volet spéculatif fort, comme c’est le cas pour l’art contemporain depuis un demi siècle.
nos sources : |
les statistiques officielles ne portent que sur le second marché, par obligation publique faite aux ventes aux enchères (dites Sociétét de Ventes Volontaires ou SVV) ; les autres chiffres sont des évaluations par les différents organismes :
> le premier marché est celui de la première vente d’une oeuvre, généralement faite par l’artiste lui-même, ou par une galerie ou un marchand d’art ; toute vente d’une oeuvre commence par là, bien sûr celles des jeunes artistes
> le second marché est celui des reventes, dont la grande majorité est faite en salles de vente (SVV), mais pas toutes : des rachats et reventes sont faites de gré à gré, surtout entre professionnels
en art moderne et contemporain, les analyses de Art Market Confidence Index®(by Artprice) sont les plus explicites :
> la crise : cette courbe rouge montre que l’art contemporain n’y a pas échappé, contrairement à la prétendue capacité de valeur de refuge ; mais le dégonflage a été très long et ne s’est stabilisé que vers 2016 sur une valeur relative datant de 2005. Mais l’art globalement y a été relativement peu sensible, protégé par l’art moderne et classique, valeurs artistiques sûres vis-à-vis de l’histoire de l’art
> ces deux coups durs (1990 et 2008) sont des leçons : ils montrent que l’art contemporain, dépourvu du recul de l’histoire, n’est pas solide, est spéculatif et risqué si vous n’êtes pas initié et très bien conseillé ; seuls les initiés peuvent y faire "de bons coups" ; l’art moderne et l’art classique sont plus sûrs
> d’une manière générale les crises boursières, économiques et pétrolières n’entament que relativement la sérénité des acteurs du haut luxe comme celui du haut de gamme en art ; elles sont aujourd’huis lissées par le caractère international du marché
> en temps normal à long terme et pris globalement : le marché de l’art n’est d’un rapport ni inférieur ni supérieur aux valeurs d’investissement traditionnelles bourse, immobilier, matières
> mais dans tous les cas l’art présente avec l’immobilier cet immense avantage : vous vivez tous les jours au sein même de votre investissement ! essayez donc de vivre dans votre coffre bancaire, plein ou vide !
schématiquement trois segments cohabitent qui diffèrent par leurs prix, leurs acteurs et leurs comportements ; il y a peu de relation entre eux : la moyenne gamme se comporte comme un portefeuille "de père de famille" (sûr et lent) tandis que le haut de gamme est très spéculatif et ne représente que 3% des oeuvres qui circulent ; mais c’est le bas de gamme qui représente la majorité des ventes aux enchères : en 2017 presqu’un lot sur deux a été acheté pour moins de 1’100€ frais inclus
> vous êtes soit un CSP+ (cadre supérieur ou profession libérale) ; vous vous entourez de mobilier design et d’oeuvres de qualité ; en marketing votre comportement en art est assimilé au luxe ; vous faites deux types d’achats : un ou deux exceptionnels dans l’année, et parfois un effort particulier pour une oeuvre de haute qualité par une signature connue, dont vous êtes fier
> ou vous y êtes un amateur potentiellement aisé et souvent jeune en art, peut-être bobo urbain ; un achat est une question de passion et d’amour, mais pas d’amour sans prix ; la crise de 2008 à 20012 vous a appris à vous intéresser aussi au marché dit "abordable" > vous avez en arrière-pensée les notions de patrimoine, de devoir revendre ou l’idée de faire un bon coup ; votre achat plaisir est sous-tendu de questions : est-ce un bon investissement, une valeur pérenne, un espoir de plus value, un bien à transmettre ? |
> vérifiez les cotes des artistes que vous convoitez :
ça ne coûte que quelques Euros |
"l’art abordable" ou "accessible" est l’entrée du marché, par convention fixé à moins de 5000€ ; il vous propose des oeuvres originales de jeunes artistes en devenir, peu ou pas cotés, ou des multiples originaux d’artistes cotés (nous écartons ici les multiples à grand tirage) : qui êtes-vous à vous y intéresser ?
> vous êtes un amateur occasionnel qui n’a pas forcément l’art plastique comme seule passion ; vous débutez peut-être prudement une collection ; vous êtes souvent jeune et hors du cercle fermé des collectionneurs ; vous achatez beaucoup sur le 1er marché
> vous passez ou passerez du marché abordable au moyen de gamme avec l’aisance et l’âge, lorsque l’ameçon de la passion vous a attrapé !
au dessus de 50’000€, vous êtes moins de 1/1000 des collectionneurs ; c’est le domaine des 500 artistes mondiaux de la liste Christie’s, celui des grandes galeries internationales et des enchères record. Ici les prix sont sans limite et le marché se scinde entre vrais collectionneurs chevronnés et spéculateurs : " il suffit de consulter une sélection d’allers-retours pour voir à quel point l’oeuvre d’art peut séduire en tant qu’actif spéculatif " [Agence Art Market Insight]
Mais ce monde est une locomotive pour l’art comme pour l’économie.. Il est infuencé par les marchés d’investissement car l’art en est un parmi les autres ; il n’est pas exempt du blanchiment (peu en France où le paiement en espèces est interdit au delà de 1000€, ou 10’000€ pour les étrangers ). Trois types de populatrion dans ce segment :
> des pipoles motivés par l’image de l’art qui véhicule respectabilité et culture, notamment chez les nouveaux milliardaires des pays émergeants ; mais c’est aussi une façon pour eux de progresser en culture ; peut-être deviendront-ils mécènes ?
> des spéculateurs car la libre circulation internationale participe à la décision : les tableaux sont transportables et non prohibés, négociables dans le monde entier au gré des taux de change et des taxes, en passant si besoin par les Ports-Francs ; pour eux l’art concurrence le cours du dollar, la bourse ou l’immobilier ; ils sont volontiers anglo-saxons et asiatiques car en Chine l’art est d’abord un business
Yan Pei Ming, célèbre artiste installé en France, |
"les acheteurs n’y sont intéressés que par l’argent, rare d’y rencontrer un collectionneur" |
> des collectionneurs passionnés et érudits, dont beaucoup de français, qui font don d’oeuvres, sont mécènes, ouvrent des espaces et des musées (Arthur de Garay à Berlin, Yvon Lambert à Avignon, Bernard Arnaud à Paris, François Pinault à Venise et bientôt à Paris...) : ce sont eux, les locomotives !
> achat-ventes de particulier à particulier
|
ces données viennent des enchères en occident entre 2008 et 2017, relevés et mis en forme par ArtPrice (courtoisie) :
marché par époques> la part des oeuvres du 20è siècle est largement prépondérante en valeur, sans doute par la rareté des oeuvres anciennes > la figure peut se lire en deux parties : les modernes (début du 20è siècle jusqu’à la fin de la 2è guerre), et les contemporains plus les actuels (qui sont appelés ici "après-guerre et contemporains" contrairement à notre définition) ; ces deux font jeu égal en se partageant les 3/4 du marché > on note la très grande solidité des modernes : l’art est un investissement intéressant à long terme, sauf "coups" particuliers |
![]() répartition des ventes en occident en 2017 par périodes de création |
attention : ces éléments sont en valeur et non en nombre de transactions, où le résultat est l’inverse comme le montre l’abaque du nombre de lots par prix (ci-avant dans "pour qui, le marché de l’art ?")
après un 1er succès : voici la 2è vente NFT avec une chasse au trésor NFT |
![]() |
la Galerie Charlot est spécialisée dans les oeuvres numériques, réelles ou virtuelles
![]() |
pour votre agenda 2023 : toutes les grandes expos et foires d’art et design du 1er semestre, nombreuses comme jamais !
<< image : au Musée en Herbe |
amateur d’art : exprimez-vous !vous êtes collectionneur d’art ? voici une rare occasion d’exprimer votre pratique par l’étude anonyme L’art de Collectionner en 12 questions rapides |
en 1942 Edy Legrand (1892-1970) illustra 2 volumes du Faust de Goethe Les Atamanes en proposent une rare série de dessins originaux |
![]() |
![]() |
monter une collection implique forcément faire quelques erreurs ; nous l’avons vécu... ...et vous faisons ici |
particuliers : annoncez vos oeuvres à vendre seuls des biens de qualité sont acceptés, de bonnes occasions pour |
![]() |
utilisez ces fonctions : Plan du site |
Imprimer
|
Contact
|
Favoris
|
Aide
|
Lien coupé
|
Envoyer à un ami
|
RSS 2.0
Copie ou utilisation non autorisée contenu ou style, est contrefaçon ; site déposé à l'APP ; Almanart est une marque déposée, lire la suite... Réalisation Jmtconseils