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prix de l’art : les oeuvres sont trop chères !

le prix des oeuvres d’art est exorbitant !

combien payer ce tableau, quel est le prix de cette oeuvre d’art, est-elle trop chère, puis-je trouver une estampe à meilleur prix..., où ? autant de questions que se pose l’amateur d’art peu habitué. Décryptage.
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Sophie Calle, Le Major Davel (extrait)
sérigraphie, 1994, 162x148
1500€ à la Galerie Perrotin en 2014 (courtoisie)
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le prix de l’art par l’exemple :

> les oeuvres de Sophie Calle, artiste célèbre chez nous, sont anormalement basses sur le marché coté (de 300 à 30’000€) ; pourquoi ?
> sa production est modérée, elle est peu sur le second marché et visible surtout en institution, et comme elle utilise beaucoup les textes, son public n’est que francophone 
> ici dans sa série sur les tableaux "Dérobés", chaque oeuvre assemble une photo d’un emplacement vide d’un tableau volé dans un musée, accompagnée d’une descriptions qu’en font de mémoire différentes personnes le connaissant ; le résultat est pittoresque... comme ce résidu de peinture brûlée où ne subsiste que ce pleureur

 
> accueil d’Almanart
> sommaire du marché de l’art

focus : prix vente et achat oeuvre d’art, prix d’un tableau, coût et cote de l’art, prix élevé des oeuvre d’art et des tableaux
 
Puisque l’art s’est démocratisé, le prix d’une oeuvre devrait-il être en rapport avec le pouvoir d’achat et moins lié à un système de cotation ? non, car une oeuvre d’art, une photo ou une pièce de design artistique n’est pas un objet de consommation courante, elle se positionne sur un marché à part, c’est un paradoxe économique. Mieux : l’art haut de gamme s’assimile au luxe, avec une connotation patrimoniale qui intéresse aussi les investisseurs et, bien sûr, les spéculateurs. Pire : le staring devenu démesuré des artistes enfle leurs prix...
Cest tout cela qui détermine le prix d’une oeuvre, bien plus que le temps de travail de l’artiste et le coût de production de l’oeuvres (sauf les installations), car l’artiste n’est pas un artisan et n’a pas de notion de productivité.

 

l’art n’a-t-il pas de prix ?

 
correct pour les uns, élevé pour les autres

l’analyse Artprice du second marché 2024 confirme cette structure en deux mondes : il y a césure entre les oeuvres à moins de 5’000$ qui font 80% des échanges (et même 50% pour celles à moins de 1’500$) et celles au-dessus ; en effet le haut de gamme (> 100.000$) ne représente que 3% des oeuvres qui circulent dans le monde (structure confirmée par le Conseil des Ventes pour la France), alors que la presse se gargarise des records, donnant une idée fausse de la réalité ;

la réalité en France est que :
> fin 2016 le prix moyen avec frais d’une oeuvre aux enchères est de 13’000€ (chez Artcurial, la 3è SVV en France), soit 4 fois l’ordre de grandeur du salaire moyen brut qui est de 3’300€ (moyenne européenne : 3’000, source INSEE) et 2.5 fois celui d’un cadre qui est de 5000 € (fin 2013, La Tribune) ; ce qui a beaucoup changé en dix ans : ce prix moyen était de 2’800€ en 2005 (source : Le Figaro) ; en 2024 ces ordres de grandeurs sont identiques

> mais c’est environ 10 fois moins qu’aux USA ; l’art bon marché en Europe ? pour les américains qui y viennent, oui ; pour les Européens, moins... en fait si l’art ici semble cher, c’est que le Français moyen a un niveau de vie trop bas pour s’offrir des grands artistes !

> l’évolution dans le temps montre une augmentation relative des oeuvres abordables : de 2008 à 2018 leur proportion sera passé de 30% à 50% des échanges, ce que commente Artprice par " la croissance du marché tient davantage à l’intensification des échanges qu’à l’explosion des prix, sa structure évolue lentement et donne de plus en plus d’importance aux prix inférieurs"

Barbara Kruger artiste

 

En terme de médiums d’art, la situation est meilleure : environ 50% d’oeuvres vendues à moins de 1.200$ sont des multiples,sinon des pièces uniques mais sur papier ; mais, remarque le rapport Artprice : "cette gamme de prix constitue également la base du marché de la peinture (42%)", ce qui est encourageant pour l’amateur lambda qui peut se faire une belle collection à prix accessible dans ces médiums ou pour pour les Petits Maîtres de la peinture

En structure de période de création sur dix ans, Artprice montre qu’à part incident de parcours, la décompositon des montants est stable ; en gros : 20% d’art ancien, 50% d’art moderne, 30% d’art contemporain

 

Barbara Kruger
I Shop 1990 CollFleiss Monnaie moyen
(courtoisie Centre Pompidou)
clic=zoom

L’art contemporain est-il un bon investissement ? seul le marché haut de gamme est le plus rentable, celle des pièces rares et patrimoniales : l’art est une valeur refuge, mais pas un jackpot spéculatif ; sauf dans le haut de gamme pour les bons connaisseurs aisés et bien conseillés ; l’amateur lambda, voulant les imiter, risque d’être déçu... bref, l’art est un terrain volatile, risqué

l’adaptation des prix à la réalité

l’inflation artificielle des prix de l’art contemporain, par rapport à l’art antérieur, est un paradoxe : des artistes ou des marchands proposent des prix élevés pour des oeuvres qui ne le méritent pas toujours, et qui n’ont pas -évidemment- le recul pour juger de leur intérêt sur l’histoire de l’art, s’imaginant que si un prix est élevé des acheteurs vont juger que c’est mérité... un raisonnement basé sur l’industrie du luxe mais qui est déconnecté des réalités économiques exposées ci-avant.

La démocratisation de l’art se fait par l’offre d’oeuvres sur internet, essentiellement pour des pièces à moins de 1’000€ ; leur formidable visiblité provoque une forte augmentation de l’offre. Alors sur ce média il y a un déséquilibre global de l’offre très plétorique et de la demande limitée, ce qui à l’avantage de peser sur les prix : vous pouvez trouver des oeuvres bien moins chères que dans les circuits habituels de vente d’art, avec toutefois des inconvénients graves.

 

l’aspect patrimonial

pour le moyen et haut de gamme, le raisonnement patrimonial est important : un amateur qui fait un effort financier pour une oeuvre qui le fait craquer, désormais évalue à priori sa potentialité à conserver de la valeur au cas où, voire même qu’elle gagne un peu.

Concrètement, nous voyons que les collectionneurs aisés préfèrent dès 2000 ou 5000 €, dépenser pour une oeuvre qui soit crédible sur le plan patrimonial plutôt qu’une autre, c’est-à-dire revendable un jour, bien que sans but proprement spéculatif.

Peu d’amateurs envisagent (même s’ils ne le l’avouent pas) une telle somme sans se poser la question de la valeur ; s’ils consentent à un sacrifice plus élevé, c’est pour un artiste coté et ascendant, situé dans un genre reconnu ; ces collectionneurs sur le marché moyen de gamme feront cet effort une ou deux fois par an, ce qui est insuffisant pour dynamiser le marché.

patrimoine art

Vous, collectionneur milieu de gamme, résistez mentalement à l’influence du marché haut de gamme spéculatif, boosté par les liquidités qui ne savent plus trop où aller où cherchent à se placer dans un patrimoine honorable

 

un marché clone du luxe :

dans n’importe quel secteur marchand, un bien rare donc demandé, voit son prix augmenter ; il en est ainsi de quelques artistes connus ou disparus ; c’est normal. Mais il y a une contrepartie économique naturelle : s’il y a surabondance de l’offre, les prix diminuent et il y a des soldes ; c’est un raisonnement économique normal.
Mais non ! l’art plastique semble prisonnier d’un principe spécifique : on ne baisse ja-mais les prix ! (du moins en facade).

Pourquoi ? le marché de l’art est calqué sur celui du luxe : les artistes stars sont des devenus marques qui influencent ceux qui cherchent à le devenir, poussés par des influenceurs (agents, SVV, galeries...) ; tout cela couvert complaisemment par des médias en mal de sensationnel. Cela ruisselle sur le public, de manière similaire au marché automobile où une "BM" vaut plus qu’un autre véhicule similaire uniquement par son logo ; ainsi les prix sont artificiellement élevés, jamais à la baisse (Vuitton par exemple n’a jamais fait de soldes)

Ainsi, bloquée par ces tabous, une majorité d’artistes croulent sous des stocks énormes d’invendus. Alors marchands, galeries et artistes doivent se posent cette question : qui sont leurs clients aujourd’hui, y sont-ils bien adaptés ? Et s’ils ne vendent "presque rien" (ce que nous ne cessons d’entendre) : que doivent-ils en conclure ?

 

  > acheter, oui mais alors... combien ?  

 

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> tableau en vente chez les Atamanes

 


 

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