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Beaux-Arts de Lyon, assistant d’artistes, commissaire, directeur du Rectangle à Lyon, il a ouvert sa galerie à Paris et participe à des foires telles que la Fiac, Art Forum Berlin, Strasbourg… entretien fin 2008 |
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Un entretien passionnant car l’audace de Laurent Godin est de promouvoir l’avant-garde, ces artistes qui tentent les amateurs par leur potentialité et freinent les ardeurs d’investisseurs peu désireux de prendre des risques ; dix ans plus tard -en 2018- la Galerie Godin se porte toujours aussi bien et nous connaissons quelques collectionneurs qui regrettent de n’avoir osé plus tôt...
Almanart : les artistes de la galerie sont plutôt en avant-garde, souvent française ; c’est un choix audacieux, est-ce plus difficile pour vous et pour le collectionneur ?
Laurent Godin : la scène artistique française est assez audacieuse, les collectionneurs sont surtout français et nous sommes déjà présents à New York, Berlin, Mexico et bien sûr à la Fiac ; mais il n’est pas facile d’être dans les foires internationnales, les candidats sont nombreux et les français sont peu présents dans les Comités de sélection : on n’est pas assez visibles….
> At : mais des initiatives se développent pour mieux représenter nos artistes, depuis quelques annnées ?
L. G. : comme on vient du désert c’est encore insuffisant, on est encore loin des anglo-saxons. Et on a aussi une histoire ; l’art se développe aussi en regard de l’architecture : il est difficile de mettre des oeuvres contemporaines devant des immeubles hausmaniens ou même à l’intérieur ; les grand formats apparut après guerre répondent à l’architecture de New-York ; on peut placer des grandes sculptures à Berlin reconstruit. Enfin les institutions n’ont plus d’argent hormis pour quelques grandes opérations évenementielles…
> At : comment bien vivre ce compromis de la galerie entreprise qui doit vivre, et l’amour de l’art et des artistes qui demande des prises de risques ?
L. G. : une galerie qui soutient des artistes a deux projets : artistique et économique ; c’est un peu le casino tous les jours, on est en permanence en position risquée ; or l’évolution est nécessaire et il faut privilégier les projets longs qui déboucheront sur le plan économique plus tard
> At : en termes de marché, en dessous de 50’000€ l’art peut-il être actuellement un investissement ?
L. G. : ce n’est pas ainsi que devrait se poser la question car il y a une sorte d’incompatibilité entre le souci patrimonial, compréhensible, et ce qui impulse un collectionneur qui réagit par passion : "cette oeuvre je la veux" est un choix irrationnel ; alors la spéculation sur l’art est une sorte de dérive.
Le collectionneur ne doit pas se laisser influencer par les records, cela ne concerne qu’une infime minorité de gens ; l’art plastique est comme la musique ou le cinéma : une minorité d’artistes sont très connus et les autres presque pas, ces deux mondes tendent à se séparer de plus en plus dans notre monde médiatisé et pyramidal
> At : et lors du choix d’un oeuvre ?
> L. G. : choisir une oeuvre est une démarche intime où on a foi en elle, où le collectionneur prend un risque sur son devenir, quitte à faire "un pied de nez à la valeur" ; il ne faut pas non plus avoir peur de faire parfois des erreurs. Les non connaisseurs sont un peu désemparés devant l’art contemporain, ses prix élevés, avec l’impression que c’est un peu un panier de crabes ; mais quand on a fait un premier acte d’achat, action fondamentale, on commence à mieux comprendre
> At : et votre ligne artistique face à la crise ?
> L. G. : actuellement les liquidités ne manquent pas, surtout pour le haut de gamme. Et on n’est plus dans un marché fermé, mais dans un cadre mondial, l’art n’est plus une affaire de spécialistes, il déborde de partout, tous les types de journaux en parlent et cette irrigation de l’information fait que les artistes sont bien perçus ; c’est une énergie globale.
> At : merci pour ce recentrage du débat sur l’art !
cette aquarelle post-surréaliste de Janine Zimbler est typique ; une oeuvre délicate d’une artiste inspirée, dont une oeuvre a été achetée par le Centre Pompidou |
cette "Femme surréaliste à l’oiseau" de Alain Virmaux est dans la tradition surréaliste influencée par l’art brut et l’art africain une belle pièce abordable |
pour votre agenda : et les expos sont ici |
ce beau livre bien illustré pourtant abordable, est un sommet documentaire ! dans la même veine que l’exposition à Pompidou, il parcourt largement le surréalisme et dévoile des artistes qu’on aurait pas toujours cru "atteints" par le mouvement |
le Réalisme fantastique est une expression plus récente du surréalisme
ce Chat Bleu de Raimondo Cardelli (1938-2008) exprime que le rêve serait aussi réel que le quotidien |
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