> sommaire des entretiens |
Ce collectionneur passionné et discret de photos réunit à titre privé quelques miliers de clichés ! |
une photo d’art contemporaine :
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> Almanart : vous définissez-vous comme un collectionneur ?
> Bienvenu : si cela consiste à se dire j’ai 500, 1000, 10000 photos, je ne me sens pas collectionneur ; mais il est vrai que j’ai beaucoup de photos (3 à 5 000) de tous genres, toutes époques, mais cela ne découle pas de la volonté de constituer un ensemble cohérent : ce sont des oeuvres que j’aime, au-delà de leur valeur
> At : comment est né votre amour pour la photographie ?
> B. : en fait j’ai commencé par l’art contemporain, en participant à la création d’Usines Ephémères à la fin des années 80 : nous récupérions des endroits provisoirement désaffectés pour en faire des ateliers d’artistes et lieux d’exposition, en les restituant ensuite au propriétaire quand il réalisait son projet immobilier ; puis j’ai continué avec un espace à moi, organisé également comme un phalanstère. Dans ces lieux j’ai pu rencontrer et exposer beaucoup d’artistes, en particulier des russes au moment de l’ouverture de ce pays sur la scène internationale. Toutefois un de ces artistes russes m’a joué un tour qui m’a beaucoup perturbé : deux jours avant le vernissage de son exposition, il disparaît en laissant juste un plan pour accrocher ses oeuvres... Cela m’a marqué et c’est grâce, ou à cause comme on veut, de cette circonstance que je suis passé à la photographie qui est devenue ma vraie passion, pensant que c’était plus simple à gérer
> At : une telle collection suppose une méthode d’approche : sur quels critères achetez-vous ?
> B. : non pas forcément, c’est essentiellement par coups de coeur : parfois l’occasion se présente d’une série présentant quelque chose de très intéressant, d’autres le sont moins ou pas du tout. Par contre j’achète très rarement dans les ventes aux enchères, mais plutôt directement aux photographes ou à leur famille. Si mon choix porte sur tous les genres, j’ai une petite prédilection pour les années 20-30, bien que je m’intéresse aussi à la photographie contemporaine
> At : où sont-elles exposées, chez vous ?
> B. : il y en a une cinquantaine accrochées chez moi et elles tournent : j’ai trois dimensions de cadres que j’interchange souvent pour les préserver de la lumière et en profiter
> At : l’aspect investissement est-il important pour vous ? Etes-vous prêt à dépenser beaucoup pour une photo ?
> B. : difficile de répondre, je n’ai jamais vendu une photo... Certaines ont pris de la valeur, certainement, mais mon but n’est pas une photo revendre avec un gain.
Combien suis-je prêt à dépenser : tout dépend de son intérêt et aussi de l’incertitude de ce média qui voit une mauvaise maîtrise des tirages ; dans le domaine contemporain certains artistes ne donnent aucune indication du nombre d’exemplaires, d’autres le mentionnent soigneusement, mais le problème reste que certains peuvent produire une seconde série de la même photo dans un format différent… alors vous pensez avoir acquis quelque chose de très rare et finalement il se peut que ce ne soit pas le cas. Le risque est moindre pour les photos historiques, car on sait qu’il s’agit de tirages assez limités.
La qualité du support intervient également, le grain du papier, sa qualité, son ancienneté ou sa rareté, tout cela vient constituer une sorte de prix "objectif" que j’estime raisonnable ou non… si c’est non je m’abstiens
> At : quelle est votre vision de l’avenir pour ce qui concerne l’acte de collectionner des photos ?
> B. : je suis dubitatif pour ce qui concerne la photo contemporaine : en plus de la question des tirages voire des copies, les photos numériques peuvent être modifiées par divers procédés ; sur le plan artistique je crains qu’il y ait beaucoup d’uniformité et de copistes "à la manière de" et finalement assez peu de véritable création.
Et je m’inquiète de la disparition future de nos archives photographiques classiques (familiales, d’entreprises, etc) ; si l’on aura fait beaucoup de clichés, il reste très peu de tirages ; il faut être très organisé pour les conserver ; l’album photo est en voie de disparition ; quant aux fichiers sur ordinateur, il sont compliqués à faire et à conserver pour les générations futures compte tenu de la qualité des papiers et des encres d’impression (ndlr : et aussi de la pérennité des formats des fichiers informatiques).
> At : merci de cet éclairage à la fois enthousiaste et réservé
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