tapez un ou deux mots :

contemporain : une définition si simple ?

 

qu’est-ce que l’art "contemporain" ?

c’est une locution si courante ! donc présumée être comprise. Eh bien non, cette définition complexe est souvent discutée, alors :
> quelle différence entre art moderne, contemporain et actuel ?
Autre curiosité : en langage courant cette locution ne désigne que l’art plastique bien qu’elle s’applique étymologiquement à tous les arts... mais au fait :
> qu’est-ce que l’art plastique ?
> qu’est-ce qu’une oeuvre plastique ?
Sujets abscons et rugueux, alors mettons-y un zeste d’humour !
Dans cette page :

 

 

 

> jusqu’au 14 janvier 2023
à la Galerie Gounod

 

 

Glen Baxter, ST, 2022
encre et crayons, 79 x 53 cm
(courtoisie gal.Gounod) 
clic=zoom

 

illustration par une exposition :

> retour de l’inénarrable Glen Baxter, célèbre humoriste anglais de l’art connu sous le faux nez de Colonel Baxter (mais ou est passé Mortimer ?) 
> oui, c’est de l’art : ces encres et crayons sur papier sont des pièces uniques, signées et porteuses d’une culture bien britannique
> "Glen Baxter partage son enfance entre les salles de cinéma et les bibliothèques... il s’enivre de westerns et du burlesque transgressif des Marx Brothers... il apprend à aimer les mots en se plongeant dans les livres d’aventures" [DP de la Galerie Gounod] : c’était mal parti... pourtant le voici dans les grands musées
> ci-dessous, pour sourire il faut se rappeler que Jasper Johns, pop-artiste tendance néo-dadaïste, peignait des drapeaux et des cibles dans les années 50, ce qui n’était pas forcément compris dans le middle-west... et oui : l’art contemporain est parfois réservé aux initiés (d’où l’intérêt de lire Almanart !)

 

> accueil d’Almanart

> sommaire de comprendre

> glossaire


focus : définition signification de l’ art moderne, contemporain, art actuel, art d’aujourdhui ; art plastique et arts visuels

 

une définition si simple...

"Aimez-vous l’art contemporain ?" "oh non, je n’apprécie pas l’art moderne" : bug ! l’art dit moderne s’arrête à la deuxième guerre mondiale ; alors l’art contemporain commence-t-il dès la fin de cette guerre, fin 1945 ?
C’est généralement admis, mais cette définition pose problème : elle n’est pas limitée en durée, elle glisse sur le calendrier... et comme les artistes sont mortels (mais si),un jour ils ne seront plus nos contemporains. Pire, pour les "papys" artistes encore vivants le problème reste : celui qui a commencé sa carrière artistique en 1950 peut-il encore se prétendre "contemporain" en 2020, alors que les gamins qui viennent de sortir des Beaux-Arts se targuent aussi d’en être, les morveux ? qui a tort, qui a raison ?

 

 

 

 

artiste du 20è siècle, tu es décédé ? hop, dans l’trou !

le cas s’agrave encore lorsque notre papy artiste meurt (observation assez fréquente) : à son oraison peut-il encore rester un artiste "contemporain" ?
Car on ne peut tout de même pas écarter des stars comme Pollock, Rauschenberg, Warhol, Fontana, Basquiat et bien d’autres qui, précisément, ont provoqué la transition de l’art moderne à l’étape contemporaine*

Qu’allons-nous faire des papys artistes récemment décédés, s’il ne sont plus dans les "contemporains" et qui avant, trop "jeunes", n’ont pas été dans les "modernes" ? Horreur : ils vont tomber dans le vide de la définition, dans l’oubli !

Il va falloir tout de même prendre une décision, et vite car l’eau coule sous les ponts...

C’est alors que dans le milieu autorisé comme on dit, vient doucement, progressivement, sur la pointe des lettres, l’expression "art actuel" ; belle trouvaille, mais… "actuel", c’est tout aussi glissant ?

  artiste contemporain
  * : quelques artistes qui ont ont provoqué la transition de l’art moderne à l’art contemporain :
Pollock pour l’art gestuel, Rauschenberg par son 1er prix de Venise 1964 (marquant la fin de l’hégémonie française), Hartung pour l’abstraction lyrique, Warhol pour l’art multiple, Klein pour le Nouveau Réalisme, Sol LeWitt pour l’art conceptuel, Lucio Fontana pour l’Arte Povera, Basquiat pour le Graffitisme… tous morts et ni "modernes" ni "actuels"

 

  concrètement, ce problème s’est posé lors d’une de nos rédactions sur l’économie de l’art pour une revue spécialisée. Pour trier les éléments économétriques de la base de données ArtPrice, il a fallu en cours d’extraction retirer les artistes contemporains mais décédés : donc c’est la définition littéraire qui a primé, ce qui montre combien les statistiques peuvent être relatives

 

 

solution : l’art contemporain est un genre

Nathalie Heinich, sociologue au CNRS, propose une approche générique pour différencier le genre moderne du genre contemporain, en s’affranchissant élégamment de la chronologie ; elle l’a exposé (avec les textes d’Almanart) dans le n° spécial "Art Contemporain" de Gestion de Fortune de décembre 2008. Voici, accrochez-vous : le genre contemporain "serait transgressif vis-à-vis des contenus avec le Minimalisme, serait transgressif vis-à-vis des contenants avec Support-Surface, sortait du bon-goût avec le Nouveau Réalisme, serait frontière morale par la provocation ou le blasphème..." ; intéressant : cette définition n’est pas liée directement à la chronologie.

Elle conclut que "le mot contemporain n’est pas un terme chronologique, mais un terme générique qui désigne une certaine catégorie d’art ; il correspond non à une période de l’art mais à un certain nombre de critères".

Ce regard permet de comprendre pourquoi certaines oeuvres créées aujourd’hui n’apparaissent pas visuellement et conceptuellement contemporaines (mais plutôt modernes ou classiques) et que des artistes chronologiquement modernes seraient contemporains lorsqu’on analyse leurs démarches et voyons leurs oeuvres

 

> Gérard Garouste est souvent comparé au Greco ;
mais l’allusion à Tintin en Chine permet au fin
connaisseur que vous êtes, de ne pas confondre !

Gérard Garouste,
Le-Centaure-et-le-nid-d’oiseau, 2013
(courtoisie Galerie Templon )
clic=zoom 

C’est donc une histoire de ressenti ; illustrons cela par la "grande" musique : la musique classique puis moderne puis contemporaine sont des genres perceptibles (par exemple Mozart de Ravel de Xenakis), se distinguant progressivement des codes précis et fermés

 

 

 

l’art échelonné dans le temps

pour illustrer les époques couvertes par l’art plastique, Almanart adopte cette convention pratique :

  (Tom Newman, artiste) :
"l’art contemporain est à notre époque ce qu’était le rock’n’roll aux années 60"

 
> art classique : ce qui est antérieur à 1848, c’est la limite basse de la couverture par Almanart

> Belle Epoque : intervalle 1880-1907 en se référant au Musée d’Orsay (qui couvre 1848-1914)

> art moderne : l’entre deux guerres, plus précisément 1907 (premiers cubistes) -1945 ; c’est l’apanage de l’étage supérieur du Musée National d’Art Moderne au Centre Pompidou

> art contemporain : celui qui a révolutionné, popularisé et étendu l’art plastique hors la peinture, dessin et sculpture ; il démarre à la fin de la 2ème guerre mais reste sans limite précise... même si l’artiste est décédé

> art actuel  : l’art des artistes vivants d’aujourd’hui dont le style et le propos se distinguent des précédentes définitions ; spécialité du Palais de Tokyo

> avant-garde : de tous temps, une notion relative, glissante ; utilisée pour certains artistes actuels en pointe d’innovation

et puis :

> art contemporain (autre définition) : appellation convenue qui couvre tout ce qui est perceptible en tant que genre, selon Nathalie Heinich

> art contemporain (dernière définition) : locution distinguée à utiliser sans modération dans les dîners parisiens

 

 

l’art n’est pas si plastique

contrairement au "tout est art" proclamé dans la fougue 68’tarde, l’art plastique n’est pas étirable dans tous les sens, même à chaud... certes, l’art d’aujourd’hui a un côté spectaculaire limite clinquant, ce n’est pas une raison pour y mettre n’importe quoi pour attirer le chaland ;

 

> ainsi les performances : amusantes lors des vernissage, mais lorsque je vais voir une exposition, je ne pense pas aller au cirque... Or, cirque versus performance : quelle est la différence ? si le populisme ambiant pousse l’acteur des rues dans les musées, jamais, oh jamais, le plasticien se verrait produire au cirque !

 

 

> attention : nous ne sommes pas méprisants :
lorsque Mona Hatoum en 1985 traîne ces lourdes
godasses enchaînées à ses pieds, cela a du sens,
c’est un geste artistique ; mais telle action
n’appartient pas à l’art plastique

 

Mona Hatoum, Roadworks, 1985
(courtoisie Centre Pompidou) 

précisons : une oeuvre "plastique"...

...doit pouvoir entrer dans un patrimoine artistique, collectif ou privé ; ce qui implique qu’il faut :

1/ qu’elle soit pérenne (la photo d’une performance n’est pas une oeuvre, c’est un document sur l’événement, bien que cette veine soit exploitée commercialement...)
2/ qu’elle soit exceptionnelle, se dénote par sa qualité, son esthétique, sa créativité, le message qu’elle porte, son pouvoir émotionnel et culturel… ce qui la discerne du dessin d’enfant (ceci est impératif sur le plan juridique, droit d’auteur)
3/ qu’elle soit conservable ou collectionnable
4/ qu’elle soit matérialisable (une vidéo ou une oeuvre numérique l’est si elle repose sur un support transmissible, au même titre qu’un tableau sur une toile) ; raison pour laquelle les oeuvres dématérialisées NFT ont peu de succès auprès des collectionneurs
5/ qu’elle ait une valeur marchande, sinon le marché de l’art n’existerait pas et l’on se demande comment les plasticiens vivraient

éléments qui peuvent vous servir à distinguer l’art du design et de la décoration (expliquons-nous)

 en résumé l’art plastique c’est la peinture, la sculpture, le dessin, les estampes (au sens large), les installations, la vidéo, la photographie artistique, et tous les mixes de ces techniques, qu’elles soient analogiques ou numériques, si elles sont sur un support pérenne ; point-barre !

 

 

les arts "visuels", qu’est-ce ?

les "arts visuels" concernent tout ce qui est perceptible à l’oeil… c’est-à-dire presque tout ; tout dans le sens : rien de précis ;
le terme "arts visuels" est un débarras ouvert à tous les excès : publicité, performance, cirque, sport et pourquoi pas : défilé militaire… ce ne sont pas forcément des activités artistiques, on n’y différencie peu distraction, pub et culture ; ne pas confondre TF1 et Arte…

 

 

 

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le Salon d’Hiver des Beaux-Arts

c’est le seul en hiver, juste avant les fêtes

des artistes contemporains
dans un lieu original et curieux

au Réfectoire des Cordeliers, Paris 6e
du 4 au 15 décembre 2024


 

un dessin surréaliste de Virmaux

 

 

cette "Femme surréaliste à l’oiseau" de Alain Virmaux est dans la tradition surréaliste influencée par l’art brut et l’art africain

une belle pièce abordable
proposée par Les Atamanes
 

 


 

design : connaissez-vous le JAD ?

 le Jardin des métiers d’Art et du Design accueille des artisans d’art et designers pour créer en binôme, une démarche novatrice

une expo captivante l’explique
ouverte à tous
 


 

Surréalisme à Pompidou : énorme succès

le surréalisme si bien expliqué au Centre Pompidou voit un énorme succès, à ne pas manquer

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