2025 : rira bien (de l’art) qui rira en dernier

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octobre à se faire peur

George Condo The Discarded Human 2013 dessin aquarelle (courtoisie MAMVP) ... clic=zoom

une oeuvre typique expliquée

c’est scientifique : la première chose que regarde, par réflexe, un homme surprenant une femme nue est : 1° les fesses, 2° les seins, (vous pouvez intervertir 1 et 2) et 3° les yeux... (et quand une femme surprend un homme nu, que regarde-t-elle, mmh ?) ; mais cela peut être dangereux, même devant un tableau...

< donc Monsieur, devant ce dessin, remerciez la complaisance de cette dame qui a dévissé à 180° le bas de son corps par rapport à son haut, pour vous permettre de tout admirer à la fois, à la mode cubiste ! Mais cela n’a pas l’air de lui plaire : voyez sa grimace à vous bouffer tout cru (clic=zoom) ?
> peut-être est-ce ainsi que George Condo pose la relation entre modèle et peintre ; ce dessin exposé au MAMVP en sa rétrospective, est digne d’un Picasso, on pourrait même confondre si l’effrayant visage de la "beauté" ne révèle son véritable interprète ; déjà en 1991 Condo avait ainsi interprété un nu en mode cubiste, inspiré par les oeuvres de Picasso et Henry Moore lors de son établissement à Paris

en septembre, on retire l’échelle de coupée !

 
on rit jaune car le Centre Pompidou, c’est fini pour 5 ans

> grosse frustration par cette fermeture, inéluctable face à un succès inimaginable en 1970 et une collection décuplée, l’usure et les espaces inutilisés, qui impliquent une métamorphose de la totalité

> et que deviendra cette verrue, l’ex-Atelier Brancusi, rasé ? espérons-le ; et l’inutile Piazza (le "Carré" qui y donne accès) restera-t-il aussi froid et minéral ?

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cet été : le rire en escadrille

lui alors, "il a la banane" !

< car il l’a bouffée ! si, si, il l’a décrochée du mur à l’expo Dimanche sans fin à Pompidou-Metz, l’a épluchée et mangée ! pensait-t-il alors avaler les 6 M$ de sa valeur ?
non, quel idiot, car il fallait tout manger : après le festin, l’artiste Maurizio Cattelan a "regretté que l’on confonde ainsi le fruit avec l’œuvre elle-même" ... il aurait fallu dit-il "manger la banane avec sa peau et son scotch" : Cattelan est un humoriste à double détente ; la preuve : c’était d’abord un truc pour qu’il "retrouve la banane" (lire l’explication) puis c’est devenu une oeuvre symbolique
< clic = l’oeuvre originale
> connaissez-vous l’expression "avoir la banane" ?

au secours, retour des nains de jardin !

< bug à la Design Parade 2025 à Hyères (Var) qui met en avant cette remarquable régression : une collection d’objets ridicules de Jaime Hayon...
> bien dans le vent actuel : populiste, c’est-à-dire accrocheuse et bas du plafond, dénuée de signification et intérêt, juste pour amuser les gosses... ah c’était de l’humour ? alors triste, car ce genre "d’art" se généralise actuellement...
< clic=zoom

garçon, un Proust svp !

< canicule... bien au frais, nous relisons Marcel Proust (non, ce n’est pas un apéritif) ; mais attention, porter un "marcel" ne vous rendra pas écrivain ! extraits :
> "...bourgeoise, elle passera pour une protectrice des arts, ce qui veut dire qu’elle a été la maîtresse du grand peintre ! mais il n’a jamais pu lui faire comprendre ce que c’était qu’un tableau"... celui-ci, au moins, n’a pas perdu son temps !
> "le soleil éclairait en plein le plus beau tableau de Claude Monet que je sache : Un champ de tulipes près de Harlem ; le prince dit : "quelle rage ! ce tableau me fut enlevé par une Américaine dont je vouais le nom à l’exécration ; plus tard, j’épousais l’Américaine et j’entrais en possession du tableau !"... a-t-il ensuite revendu l’américaine ?
> "de cette grande blonde, la femme de chambre de Mme Putbus (sic)... je n’ai jamais vu créature aussi belle, je me l’imagine assez Giorgione, follement Giorgione !" (peintre vénitien du 16è)... ouf, il ne l’a eu qu’en peinture

la politique, quel tableau !

> entendu sur LCI : "un cadre, ça se suspend !"
ah oui, mais là, le "cadre" c’est B. Retailleau, à propos de ses bisbilles avec E. Macron : ils ne peuvent s’encadrer ! ah, les artistes...

en juin, les derniers jours tempérés

 
déjà ce serait le printemps le plus chaud, alors l’été... pas de panique, le jeunes designers ont pensé à vous !

> Fabulism et Barbisio ont inventé le Cappellipicio Cervo : un projet "Chaude Couture" pour se protéger du soleil et des grosses averses ; mais pas des accidents... en option, un radar anti-collision serait le bienvenu ;
bien sûr la production en grande série serait assurée au Vietnâm, ils savent faire depuis des siècles ;

à voir dans l’exposition à la BAP, la Biennale d’Archihtecture et Paysages, à la Maréchalerie de Versailles (à 50m de la gare), par ailleurs passionnante sur l’adaptation au réchauffement

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en mai, on hallucine

dans la grande exposition "Le Monde selon l’IA" au Jeu Paume (commentée ici), des artistes jouent avec les défauts des grands modèles courants de langage IA (MML) pour leur faire générer volontairement des biais ; les résultats sont... hallucinants !

< ainsi Julien Prévieux a-t-il réussi à faire déraper l’IA sur ce poème célèbre de Paul Verlaine, démontrant s’il était nécessaire son manque d’intelligence sensible ;
heureusement, mais pour combien de temps encore ?

Julien Previeux
Poem Poem 2025
(courtoisie Jeu Paume)
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avril : non, ce n’est pas une farce

Artprice a sorti son bilan du marché de l’art de 2024 (notre synthèse ici) ; parfois le marché nous semble grossièrement manipulé, exemple :

> l’artiste Yoshitomo Nara sort 2ème au top mondial des dollars, entre Basquiat et Condo -deux "vrai" artistes- ; comment ses oeuvres dignes d’une chambre d’ado se vendent en centaines de milliers de dollars ? oui, on a compris, ces simil-cartoons symbolisent la violence face à la tendresse, thème qui court les murs...

si le très haut de gamme -censé concerner des collectionneurs bien conseillés- voit de telles aberrations, on se demande si, en dessous, ne se passent pas non plus quelques manips spéculatives, non ? bien que... lorsque tant de naïfs gobent les fake-news sans tiquer, après tout, l’exploitation humaine a de beaux jours, pourquoi se priver

Nara Yoshitomo
Hey Ho... 2016

mars, le dieu de la guerre rigole

> juste avant la 2è guerre mondiale, le nazisme était-il stupide ou capable d’auto-dérision ?

< car le catalogue de l’exposition Entartete Kunst (Art dégénéré) montée par les Nazis en 1937 à Munich, s’ouvre sur cette oeuvre d’Otto Freundlich nommée ironiquement Homme Nouveau ! une caricature loin du dieu aryen... encore que... son attitude brutale et arrogante rappelle celle d’un certain Benito : clic sur l’image !

>> ce catalogue comme l’oeuvre ci-dessous sont présentées dans la remarquable exposition "L’Art dégénéré" au Musée Picasso qui rappelle cette tragédie de l’Histoire de l’art

Entartete Kunst guide 1937
Freundlich Otto Homme Nouveau 1912 plâtre
(courtoisie MAHJ)
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< pour les Nazis, cette oeuvre de Wassily Kandinsky est une provocation venant de l’abhorré Bauhaus... en effet ce personnage ridicule en tenue militaire (képi, sac à dos, fusil ?) est marqué d’une croix (presque gammée) et muni d’une queue (d’âne ?)... une caricature du Führer ? en 1933 à la prise du pouvoir par les Nazis, Kandinsky fuit à Paris et ce tableau est mis à l’index

> si l’exposition à Picasso conserve un argumentaire sobre et reste dans l’Histoire, elle vient à temps ! car le "hard-power" religio-trumpiste, le wokisme, le nationalisme exalté, les cotas genristes nous rappellent que trop ces années trente... l’art d’aujourd’hui sera-t-il bientôt sélectionné sur des critères idéologiques ? comme par le passé c’est insidieux : censure yankee sur les réseaux d’honnêtes tableaux de nus, pression trumpienne sur les journalistes, propagande mensongère... on s’y croirait

>> une autre oeuvre "dégénérée" commentée (jusqu’en fin mai 2025)

Wassily Kandinsky
Forme de croix 1926
(courtoisie LWL Munster)
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en février, le sourire d’une militante

au 68è Salon de Montrouge, Cécile Cornet milite contre la tradwife, la vie traditionnelle de l’épouse, l’équivalent du "KKK" allemand -Kitchen, Küchen, Kinders- bref : les occupations bourgeoises de la femme mariée au foyer d’autrefois (d’autrefois ?) ; sa manière artistique, subtile et moqueuse de le faire est réjouissante

> cette Femme à la Cruche est symbolique à la fois par sa signification traditionnelle : la fertilité, l’eau purificatrice, son association aux Danaïdes grecques (condamnées à remplir éternellement un tonneau sans fond) et aussi titille l’expression : "quelle cruche" (quelle idiote de se faire ainsi exploiter) ; ici l’eau est remplacée par un produit de lessive, la fontaine par un évier et l’oeuvre suspendue comme à sècher...
artistiquement c’est aussi une fine réalisation, peinte sur un lin issu du trousseau de jeune fille de la grand-mère de l’artiste ;
on peut la rapprocher de la Femme à la Cruche de Philippe Wolfers, 1927, Musée d’Orsay

Cécile Cornet
Femme à la cruche, 2023
acrylique sur lin
(courtoisie Salon de Montrouge)
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Gustave Caillebotte Raboteurs de parquets 1876
(courtoisie M. d’Orsay) ... clic=zoom

 en janvier, rions crispés

> évidement, la culture fera aussi les frais - si l’on peut dire- des indispensables restrictions budgétaires en discussion actuellement ;
mais en art plastique, on a été prévenus à l’avance : déjà cet hiver ça rabote ferme à Orsay ! pas au Quai où les ambassades nagent toujours dans les ors, mais au Musée :

< en effet jusqu’au 19 janvier le Musée d’Orsay expose cette version de 1876 des Raboteurs de Parquets de Gustave Caillebotte, peinte 1 an après la célébrisime visible dans ses collections ;

> ensuite cette expo sera présentée au Getty Museum de Los Angeles début 2025 puis à l’Art Institute de Chicago en fin 2025 :
ah ah la France va leur montrer comment on gère un budget !