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l’Art et l’Argent, je t’aime moi non plus

 

jusqu’au 24/09/23 quartier de
Saint-Germain
La Monnaie de Paris 12 €

11 quai de Conti

  > accueil d’Almanart les meilleures expos en cours

toutes image : exposition L’Argent dans l’Art au Musée de la Monnaie à Paris (courtoisie) ; les relations entre art et argent

 

L’Argent dans l’Art, de l’antiquité jusqu’à aujourd’hui, à La Monnaie

 

 
attention, exposition... capitale ! l’exposition L’Argent dans l’Art témoigne des relations ambigües et omniprésentes entre l’art et l’argent dans l’art occidental ; composée de pièces et de textes de grande qualité, elle est aussi une fresque inédite de l’Histoire de notre civilisation ; elle s’ accompagne d’un livre passionnant (pour une fois abordable), dont le QR code (en dernière page) accède aux cartels de l’exposition et aux notices des oeuvres ;

la monnaie est "un pont entre le présent et le futur" disait John Maynard Keynes, justifiant le fil chronologique sur lequel cette page s’appuie ; cette exposition qui occupe la totalité de la Monnaie de Paris, vient à propos maintenant que l’art bat des records financiers !

 

"je t’aime moi non plus"*

* : chanson de Serge Gainsbourg, 1969, qui n’a pas hésité en 1984 à brûler un billet de 500F à la TV, protestant de son imposition

 
Salvador Dali et Gala Barbara Kruger artiste
 
Salvador Dali et Gala ORTF Pierre Cardinal 1961
(courtoisie INA) / clic=zoom
Barbara Kruger I Shop 1990 CollFleiss Monnaie moyen
(courtoisie Centre Pompidou) / clic=zoom

 
> l’argent ? "idiot de ne pas en profiter" affirme Dali en 1961 à Cadaquès, méritant l’anagramme Avidadollars émis par André Breton en 1940 pour moquer son avidité (document INA)
> par cette oeuvre efficace et simple : "j’achète, donc j’existe", Barbara Kruger nous rappelle l’égocentrisme qui peut motiver le collectionneur
> côté artiste, c’est pareil : Andy Warhol était fasciné par l’argent (comme la célébrité qui va avec) : "gagner de l’argent, c’est de l’art, travailler, c’est de l’art, et faire de bonnes affaires, c’est l’art suprême" ; actuellement il y en a bien d’autres : par exemple Takashi Murakami ou Jeff Koons multiplient les gadgets et goodies improbables, comme s’ils en avaient réellement besoin...

Face à une oeuvre, le collectionneur pense-t-il à sa valeur sur le marché ou à sa valeur artistique au regard de l’histoire de l’art ? sans doute aux deux ; car si l’art et l’argent sont réunis par leur origine sacrée, il le sont aussi par le fétichisme à leur encontre ;
mais des antinomies subsistent : si la monnaie normalise les échanges, au contraire l’imprévisible création est instable ; et si l’une tient sa force par la quantité, l’autre l’est par sa rareté ; cela explique que le collectionneur d’art soit tiraillé entre la valeur artistique de l’oeuvre convoitée et sa bonne intégration dans son patrimoine

 

à l’origine : mythes et religions

déjà, c’est aux liens entre la femme et l’or que s’adressent les mythologies grecque et romaine : par exemple la pluie d’or -semence de Zeus- dans le mythe de Danaé, ou l’allégorie de la femme corrompue vendant son corps lorsque l’or se transforme en monnaie ; le mythe, prétexte pour peindre un nu sensuel...

> Tracey Emin évoque le mythe de Danaé quand elle brasse l’argent vers son son sexe tandis que la main gauche fait allusion à la maternité

Tracey Emin
Ive got it all 2000 print 124x129
(courtoisie Galerie White Cube)
clic = zoom

 

 

 

 

La mythologie chrétienne n’est pas en reste, avec notamment le Veau d’Or ou le Denier de César, mais le catholicisme ajoute une couche de morale en opposant luxe et indigence ;

Tracey Emin artist

mais au 16ème siècle la Réforme vient infléchir ces thèses culpabilisantes, condamne le "commerce des indulgences" et distingue le bon et le mauvais riche

 

 

 

> Simon Vouet met en scène ce combat entre l’amour céleste et l’amour terrestre

Simon Vouet
Allegorie de la Foi v1640 170x140
(courtoisie Musée Louvre)
clic = zoom

 

 

métiers d’argent et spéculation

Simon Vouet artiste

Marinus van Reymerswaele artiste
 

au 15è siècle le commerce international se développe avec tous les métiers afférents : fondeurs, peseurs d’or, changeurs, prêteurs, comptables, percepteurs... dont certains se heurtent à l’Eglise aussi bien catholique que réformée ; les artistes flamands de la Renaissance (16è siècle) exposent sans tabou mais pas sans ironie l’argent et la richesse sources d’émancipation, pendant que l’Eglise catholique les condamne

 

< Marinus van Reymerswaele allie la rigueur du comptable et l’amour de l’argent du 2è personnage, associé à la vieillesse (oeuvre vendue 101’000€ en 2015 chez Artcurial)

 

Marinus van Reymerswaele
Collecteur d’Impots 15e huile 86x70
(courtoisie Musée Louvre) ... clic=zoom

 
Pendant la révolution industrielle du 18è siècle, l’économiste Adam Smith définit le libéralisme où la valeur d’un bien dépend de son seul temps de production, où le travail enrichit la nation, où la richesse d’un homme est sa capacité à acheter donc générer du travail ; la monnaie est un instrument d’échange et de pouvoir. Les besoins de l’industrie en capitaux ouvrent la voie du capitalisme ; pour que les entreprises puissent accélérer leurs financements, le Palais Brongniart (la Bourse) ouvre en 1826 ;

en art dans les années 1870 le marchand Paul Durand-Ruel applique ce principe : il emprunte aux banques pour acheter en exclusivité aux artistes en spéculant sur leurs futures cotes, qu’il stimule. Cela en application de la théorie de Léon Walras publiée en 1874 qui traite de l’équilibre du marché : la valeur prend en compte, non plus la seule quantité de travail, mais aussi le désir subjectif et la satisfaction du consommateur ; il introduit la notion de rareté ; mais le pari de Durand-Ruel fut osé car il défendait les impressionnistes, dont les oeuvres ne valaient rien pour un public encore attaché à la "quantité de travail"

 

les avant-gardes contestent et se moquent

au 20è siècle les avant-gardistes désacralisent l’art et eux-mêmes en tant qu’artistes : Marcel Duchamp conteste la valeur du travail artistique par ses ready-made (1913), André Breton se révolte avec le surréalisme (1920), Yves Klein vend du vide (1959), Andy Warhol multiplie ses Dollar Bill Paintings (1962) et Arman ses rebuts (1970), ORLAN vend ses baisers d’artiste pour 5 francs (1977), Joseph Beuys peint Kunst = Kapital (1980).

> cette extraordinaire récente vidéo de Jon Rafman titrée Got Rekt (en argot boursier : ça s’est cassé la gueule) illustre un crac spectaculaire : est-ce celui des crypto-monnaies, dont certaines sont liées à l’art par des ventes virtuelles hyper spéculatives ?

 

Jon Rafman
Got Rekt 2022 vidéo 4mn25s
(courtoisie GalMagers Berlin)
clic=zoom
  Jon Rafman artiste

 
Aujourd’hui le paradoxe est que les artistes se moquent volontiers des vanités spéculatives des collectionneurs mais lorsqu’ils atteignent la célébrité, de Dali à Jeff Koons ils ne regrettent pas d’en profiter...

Michel Journiac artiste  

 

< parfaite conclusion de ce petit panorama des jeux d’argent et d’art : ce squelette laqué or, un geste d’absolue vanité ! en 1972, dans Contrat pour un Corps, Michel Journiac propose à l’amateur de transformer son squelette en oeuvre d’art ; voir l’explication par Marie Chênel

 

Michel Journiac
Contrat pour un Corps n3 1972 laque d’or
(courtoisie Monnaie de Paris)
clic=zoom

 

 

 
Pour illustrer l’art comme valeur refuge : voir le bilan du marché de l’art de l’année 2022 par Artprice (lien ci-dessous)

 

plus d’infos :

> l’exposition L’Argent dans l’Art à La Monnaie de Paris
> le bilan du marché de l’art de l’année 2022 par Artprice

 

 

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elles l’expliquent par la vidéo

 

étonnant ce qu’elles vous font découvrir dans cette oeuvre qui peut vous paraitre banale...

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le street-artist italien Alessio-B (1971)
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