comment devenir collectionneur ?on peut être d’abord curieux d’art, puis amateur d’art, enfin collectionneur d’art…
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> sommaire de collectionner
> achat-ventes de particulier à particulier
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collectionner n’est pas forcément acheter en nombre ! La définition la plus concise vient du Petit Larousse de 1930 : "réunion d’objets qui ont un rapport entr’eux. L’édition récente précise : "…choisis pour leur beauté, leur rareté, leur caractère curieux ou leur valeur documentaire, leur prix" ainsi que : "ensemble présentant une unité".
Quand parle-t-on de collection ? car il faut différencier accumulation et collection ; trois marqueurs affirment celle-ci :
la motivation du collectionneur : on peut assembler des éléments hétéroclites sans réellement vouloir constituer une collection : c’est ainsi que nous sommes nombreux à cumuler des livres ; collectionner témoigne d’une volonté, suppose avoir une stratégie… qui peut être simplement celle des "coups de cœur" !
le sens de la collection, sa raison d’être : si vous souhaitez qu’elle soit homogène, il faut lui donner un sens, un liant, sinon vos oeuvres ressembleront davantage à un rassemblement hétéroclite
une troisième dimension est ajoutée par Vincent Honoré (commissaire d’expositions indépendant) : "une collection est un organisme actif ; toute oeuvre qui y entre la décentre ; c’est par ce décentrage constant que se constitue la collection ; inactive, la collection est naturalisée"
à quoi reconnaît-on un collectionneur ? à son addiction ! C’est plus fort que vous : il faut que vous achetiez ce que vous aimez ou ce qui entre dans le sens de votre collection, ce qui va lui apporter quelque chose en plus... attention, vous n’êtes pas loin de la syllogomanie ou accumulation compulsive ! surtout que l’addiction est parfois discrète, naturelle comme ces livres dont nous ne pouvons nous défaire bien que déjà lus… > rassurez-vous ! la syllogomanie implique l’acquisition de quantité d’objets ET un manque d’organisation pour les conserver, qui mène au désordre absolu ; diagnostic : votre collection ressemble-t-elle à celle-ci << ? |
Mais cette chère et tendre addiction n’est pas forcément visible et consciente... La démarche de collectionner est longue et progressive ; tous ceux rencontrés par Almanart ont ce point commun, au moins au début : le tâtonnement, l’expérimentation, les coups de coeurs qui ne tiennent pas la durée… collectionner n’est pas une science exacte, c’est d’abord un plaisir, voire un jeu, à prendre avec ses incertitudes ! |
Leonard Lauder (grand collectionneur de modernes) explique : "caché dans chacune de ces peintures cubistes, il y avait des significations, des pensées et de l’histoire ; ce n’est pas seulement en les regardant, mais en les étudiant aussi qu’elles m’ont procuré un énorme plaisir, tout comme de chercher leur origine et ce à quoi elles avaient conduit" [ J.Benhamou-Huet, Les Echos 12/12/14] |
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> les Atamanes s’intéressent aux Petits Maîtres, ou Second Maîtres de la peinture ; une orientation originale dans ce domaine -presque inexistant sur internet- de l’art moderne et aussi de l’art contemporain : voir leur site de vente par exemple, vous pouvez vous offrir pour 2300€ ce monotype |
neurobiologiste et collectionneur d’art, Jean-Pierre Changeux s’est interrogé sur le beau et sa reconnaissance par le cerveau [la Beauté dans le Cerveau, 2016, Ed. Odile Jacob] :
il démontre la dimension célébration de la collection et démonte le mécanisme physiologique du cerveau devant une oeuvre d’art, basé sur la curiosité, l’évaluation par rapport à la "récompense" attendue ; il montre aussi comment le cerveau peut échapper au contrôle, menant à l’addiction car "le collectionneur cherche éternellement à se rassurer à l’aide d’objets" ; citations :
> "la collection de tableaux ne se résume pas à un compte en banque ou à des coups de coeur irréfléchis mais doit atteindre un choix éclairé, une objectivité fondée sur un expérience visuelle : le collectionneur doit être un connaisseur, ce qui demande effort et temps" > "l’oeuvre d’art est plus qu’un objet de plaisir, elle possède une multiplicité de sens, un pouvoir évocateur … qui varie avec la ’qualité’ de l’oeuvre"
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Vous pouvez jouer sur plusieurs facteurs : autour d’un mouvement artistique caractéristique d’une époque, d’une technique, d’un métier (pour le design) ; attachement à un genre (le nu, le paysage, le street art) même à travers les âges, à un thème (l’humanisme), à l’exotisme ou l’histoire des civilisations (pour les arts premiers), à l’histoire sociale (pour l’art singulier), intérêt pour un média (photo, art numérique) et toutes combinaisons de ces éléments.
Collectionner aide aussi les artistes :
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Mais une telle cohérence n’est pas toujours souhaitable, ce n’est pas la seule voie à suivre ; notamment si vos oeuvres résultent de recherches sur les artistes les plus novateurs du moment ; alors tant pis si votre collection paraît hétéroclite au visiteur non averti de votre motivation : collecter les avant-gardes et encourager les jeunes artistes peut constituer le liant par la découverte du futur de l’art.
Un jour, qui sait,
votre collection pourrait devenir un précieux panorama d’une époque, comme celle de street art de Alain-Dominique Gallizia exposée régulièrement et notamment au Grand Palais en 2009
distinguons valeur artistique et financière :
elle est liée au sens de la collection, éventuellement à la documentation qui l’accompagne, à la rareté de ses composants, à la qualité et la notoriété des auteurs
Les collectionneurs avertis recherchent des pièces uniques ou des exemplaires rares et de provenance sûre ; certains sont méfiants vis-à-vis des multiples et, dans ce cas, cherchent le plus possible les oeuvres tirées en nombre très restreint, de manière sûre (peu de risque de retirages ou duplications sauvages) et pérenne (notamment du fait des ayants-droit), ce qui pose des problèmes en photo, vidéo et arts numériques (voir : tirages, combien admettre) ; mais il est possible voire intéressant de collectionner des multiples en respectant certaines conditions
la valeur financière :aujourd’hui l’art est aussi devenu un investissement voire un refuge en cas de crise, le collectionneur le moins motivé sur cet aspect ne peut l’ignorer, ni en écarter l’idée. La valeur financière, liée aussi à la rareté d’une oeuvre, est entrée dans le critères caractérisant une collection, même si ce n’est pas son but. voila un bon système de cotation burlesque :
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l’homme a de tous temps collectionné : livres, antiquités, outils, disques, timbres... ces collections privées font l’objet d’échanges entre initiés, se montrent entre amis... mais ceci reste dans la sphère privée.
Même les grandes collections d’art jusque récemment ne se montraient qu’en privé ; ainsi des Cabinets de Curiosité, de la Renaissance jusqu’au 19ème. Alors la découverte publique de ces grandes collections ne se faisait que lors des succession mises aux enchères ; la dernière collection emblématique d’art et design montrée au public fut celle de Yves Saint-Laurent, par une remarquable exposition dans son milieu reconstitué, avant dispersion
vos motivationsaux 20è et 21è siècles cette dichotomie absolue disparait : le grand collectionneur aime montrer ses trésors, pourquoi ? pour des raisons combinées : |
Gottfried Honegger (voir son exposition solo à Pompidou en 2015), aussi grand collectionneur, a donné son fonds au fameux EAC, l’Espace d’Art Concret à Mouans-Sartoux : "un jour nous avons réalisé avec Cybil Albers, que 400 oeuvres en privé n’avait plus de sens ; l’art est par définition public" ; et : "une collection révèle la biographie du collectionneur, son engagement ; ainsi elle est aussi une création" [extrait de Pour un Art Concret, EAC, 2004, CNAP] |
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lorsque la collection devient importante en nombre et qualité, vous êtes naturellement sollicité pour la montrer à l’extérieur : le partage devient une évidence ; d’ailleurs vous ne savez plus où la mettre, autant la placer en sécurité ailleurs !
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vous êtes tentés par la création d’une Fondation, l’achat par elle interposée est incitatif pas seulement pour des raisons fiscales, mais aussi des motivations artistiques, didactiques et le désir d’apporter quelquechose à la communauté, et de toutes façons elle entraine de montrer les oeuvres. Elle acquiert ainsi une sorte de statut officiel et pérenne
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montrer votre collection même partiellement contribue fortement à sa valorisation et vous met aussi en valeur personnellement
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c’est un bon moyen de vous faire entrer dans le cénacle des mécènes voire des décideurs dans le domaine de l’art et d’y jouer un rôle intéressant et utile...
bien sûr, sauf si la collection est purement spéculative (stockée dans un port franc par exemple) et/ou obtenue par des voies détournées...
comment faire ?les moyens qui vous permettent de dévoiler votre collection privée au public sont multiples : > les prêts d’une ou d’un ensemble d’oeuvres soit pour une exposition, soit en dépôt long-terme dans un musée par exemple ; avantage : tous les frais sont à leur charge ; vous pouvez exiger de rester anonyme
> cette toile de Paul Delvaux, présentée au Paul Delvaux, La Terrasse, 1979 / clic=zoom |
> les donations aux musées, encouragées par le dispositif de dations en France, dont les plus grandes font l’objet d’expositions temporaires ; si votre collection est acceptée, c’est qu’elle présente un intérêt historique
> les Fondations sont une disposition fiscale et pratique pour permettre à une collection privée d’être visible, qu’elle soit créée par vous-même ou vos ayants-droit ; elles peuvent jouer un rôle didactique comme la Fondation Francès, ou promotionnel de jeunes artistes comme la Fondation d’Entreprises Ricard ou d’un genre comme la Fondation Guerlain pour le Dessin
> la création d’espaces d’art (sous forme de Fondations ou de Musées privés) dévolus aux collections privées, le plus connu à Paris étant la Maison Rouge fondée par Antoine de Galbert ; mais le financement de l’exploitation est risqué, la pérennité n’est pas assurée, puisqu’elle fermera en fin 2018, comme la Pinacothèque de Paris, dont c’était la vocation, fermée début 2016.
Exemple d’une réussite en développement : la jeune mais complète collection de street-art de Nicolas Laugero Lasserre, qui tourne régulièrement pour être vue par divers publics.
voyez aussi :
c’est le seul en hiver, juste avant les fêtes des artistes contemporains au Réfectoire des Cordeliers, Paris 6e |
cette "Femme surréaliste à l’oiseau" de Alain Virmaux est dans la tradition surréaliste influencée par l’art brut et l’art africain une belle pièce abordable |
le Jardin des métiers d’Art et du Design accueille des artisans d’art et designers pour créer en binôme, une démarche novatrice une expo captivante l’explique |
le surréalisme si bien expliqué au Centre Pompidou voit un énorme succès, à ne pas manquer mise en jambe ou visite préalable |
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