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Franticek Kupka, pionnier de l’abstraction

 

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toutes images Franticek Kupka courtoisie RMN sauf mention / images : clic=zoom

 

Franticek Kupka, pionnier de l’abstraction,
au Grand Palais jusqu’au 13/07/18

 

Eblouissant ! voilà qui caractérise cette rétrospective de Franticek Kupka (1871-1957. Très didactique et bien construite elle permet d’apprécier les étapes de la transformation de son art ; c’est sur cet aspect que nous mettons l’accent

peintre Franticek Kupka

 

Éblouissant !

 outre ce caractère didactique, c’est la splendeur des oeuvres qui vous stupéfie : des oeuvres majeures exposées dans une mise en scène adéquate

> dès l’entrée cette toile magnifique crée un choc visuel ; expression de sa meilleure époque, le visage de son épouse apparait au sein d’un joyeux feu d’artifice de couleurs, réglé strictement par des verticales qui brouillent les quelques silhouettes des promeneurs en arrière-plan : voici en 1910 les prémisses de l’abstraction chez Kupka.

 

Mme Kupka dans les verticales
1910, Moma / clic=zoom

 
Entre 1907 et 1925, l’évolution de Kupka est fulgurante : partant du symbolisme régnant alors en Europe de l’est, il s’éloigne progressivement de la figuration, recherche l’autonomie de chaque couleur (où chacune nous parlerait différemment), retranscrit le mouvement, opére un fort et bref passage vers l’abstraction, revient à une expression mixant machinisme et composition abstraite, retravaille l’abstraction géométrique… le tout presque en parallèle et concentré sur moins de 20 ans, dans une quête en spirale vertigineuse mais compartimentée, chacun de ses styles étant autonome.

Dans ses premières années d’artiste Franticek Kupka peint des tableaux naturalistes en vogue à l’est de l’Europe, puis gagne sa vie à Paris avec des dessins satiriques pour la presse ; c’est en 1907 (à 36 ans seulement) qu’il débute un véritable travail d’innovateur

 

un chercheur fasciné par les couleurs et le mouvement

 

en 1907, le tableau La Gamme Jaune montre une manière prometteuse d’utiliser la couleur comme signifiant :

> ce dormeur semble perdu dans ses rêves ; l’effet est donné par la psycho-physiologie de la couleur selon Chevreul : le jaune traduit ici l’intensité du paradis rêvé et les yeux remplis de bleu-vert expriment l’intériorité ; ce sont des couleurs complémentaires : "je ne veux peindre que des accords"

 

La-Gamme-Jaune, 1907, C.Pompidou
clic=zoom
  peintre Franticek Kupka

 

Puis vint le Grand Nu, 1909, où cette fois la décomposition de la couleur crée le volume ; il se sous-titre d’ailleurs Plans par Couleurs

> ce tableau est réputé prédire le passage vers l’abstraction, ce qui peut sembler peu évident ; pourtant vous remarquez : d’abord la division du fond qui annonce la nouvelle esthétique des "plans par couleurs" ; de plus, grâce aux couleurs, la tête semble être en arrière plan et les plans des deux jambes sont aussi bien différenciés

 
Grand-Nu, Plans-par-Couleurs, 1909
Guggenheim Mus
clic=zoom
  peintre Franticek Kupka

En plus de ces rôles de la couleur,

> en 1910 Kupka reste passionné par la recherche sur le mouvement et sa décomposition en couleurs, inspiré notamment par les théories de Newton, qu’il exprime par exemple par ces séquences de bleus dans ses Etudes pour Femmes Cueillant des Fleurs :

une Etude-pour-Femme-cueillant-fleurs,
1910, pastel aquarelle mine C.Pompidou
clic=zoom

 

Enfin Kupka pose en 1912 que : "l’existence de la couleur implique celle d’une forme" et que "les couleurs ont leurs comportements propres", ce qui est cohérent avec l’époque où le rouge était réservé aux prostituées !

  peintre Franticek Kupka

peintre Franticek Kupka

La-Forme-de l’Oranger
1923, C. Pompidou

 

> pour le jaune-orangé qui induit la chaleur, il manifeste son exubérance dans des formes rondes et arrondies, en "girations fulgurantes"

> au contraire le bleu qui induit le froid, donne l’impression d’entrer en lui-même, alors il l’inscrit inscrit dans des formes rectilignes

peintre Franticek Kupka

La-Forme-du-Bleu
1925, Guggenheim Mus

 

 

l’abstraction descend du ciel

 
simultanément, sans crier gare, Franticek Kupka entreprend une série de 6 études totalement abstraites,

peintre Franticek Kupka

 

> le mouvement toujours, qui le mène à composer -c’est bien le mot- Amorpha, 1912, une grande toile abstraite influencée par une "fugue" musicale ; ce titre fait référence au morphisme, ces "formes inventées" qui constituent un symbole cosmique du rythme vital du monde ; c’est la première oeuvre totalement abstraite de Kupka, surgie au beau milieu d’oeuvres à caractère dynamique ou scientifique.

 

une Etude pour Amorpha -Fugue-a-2-couleurs,
1912, gouache-encre, Moma
clic=zoom

Il faudra attendre la fin des années 20 pour qu’il produise à nouveau des oeuvres abstraites géométriques, les oeuvres précédentes, à caractère organique ou mécanistes, ne pouvant passer pour réellement abstraites.

 

En 1926 Franticek Kupka résume de manière magistrale ses études abstraites, par une série de 4 gammes déclinant un thème particulier sur 6 gravures en noir et blanc pour chacune d’entr’elles :

Franticek Kupka quatre-Histoires-de-Blanc-et-Noir

 

> extrait de Quatre Histoires de Blanc et de Noir ; ce "fascinant résumé de ses recherches formelles peut aussi être lu comme une synthèse des différentes voies qui s’offrent à l’abstraction" selon Hélène Trespeuch (Dossier de l’Art 257, 09/03/2018)

elles sont toutes exposées, ne pas les rater ! elles se lisent comme une cinématique ; vous pouvez aussi apprécier l’écriture très "sécessioniste" de la couverture.

4-Histoires-de-Blanc-et-Noir, 1926, 28 planches, C. -Pompidou
clic=zoom

 

 

Kupka : novateur ou suiveur ?

 
> vous pouvez vous poser la question de son véritable rôle d’innovateur car tous les artistes du début du 20è ont été influencés par l’avancée sidérante de la science en matière optique, cosmogonique, corpusculaire, ce qui a donné par exemple le futurisme italien ou la période mécaniste de Picabia, Sonia Delaunay et de… Kupka

> tout en conservant son style reconnaissable, Franticek Kupka a sans cesse changé de genre, allant du symbolisme à l’abstraction géo-métrique minimaliste, en passant par des expressions cosmiques, scientifiques, organiques, graphiques, dynamico-futuristes, décoratives, etc ; quels sont alors les moments où il a été véritablement précurseur et ceux où il a été plus simplement dans l’air du temps, notamment dans le domaine de l’abstraction ?

  une oeuvre très inventive,
inspirée d’une fugue :
Les-Touches-de-Piano, 1909
(courtoisie NarodniGal) / clic=zoom

 
> difficile de trancher ; mais ce qui est sûr : 

il a été un chercheur acharné, un peu mystique (emprunt de philosophie, littérature mais aussi sciences et même occultisme), un plasticien expérimentateur permanent, emprunt lui-même de doute et revenant beaucoup sur ses oeuvres (les dates de beaucoup d’oeuvres s’étalent sur plusieurs années voire 10 ans) ; il a donc profondément étudié et expérimenté ses changements de styles

une oeuvre longtemps cachée :
La-Baigneuse, 1906
(courtoisie C.Pompidou) / clic=zoom

 
> mais son passage futuriste a été déclenché par la découverte du Manifeste de Marinetti (l’inventeur du futurisme) ; son abstraction pure (Amorpha, 1912) est un peu tardive par rapport à ses trois inventeurs (1911), bien qu’il y ait contribué de manière majeure.
Troublant aussi, cet interview en 1952 où Kupka avouait (à 81 ans) sa réticence à exposer de crainte à être copié (ainsi La Baigneuse n’a jamais été exposée de son vivant) ; la concurrence était rude à l’époque !

 

 

 

 

plus d’infos :

> l’exposition au Grand Palais
> la plus grande collection de Kupka se trouve au Palais Veletrzni

 

 



 

 

 

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