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original confrontation : Suzanne Valadon et son fils Maurice Utrillo, à Montmartre ; elle met en évidence l’incroyable imbrication de leurs vies, de leurs oeuvres, de leurs styles ; elle montre que Suzanne Valadon aura constamment amélioré son art tandis que celui de Maurice Utrillo est devenu banal à la fin de sa vie
Suzanne Valadon : portrait de M.Utrillo, huile, 1921
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Suzanne Valadon : autoportrait, huile, 1927
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en fin du 19è siècle la condition féminine était extrêmement codifiée et vouloir en sortir était méprisé : la femme était dévolue aux tâches domestiques ou humanitaires, écartée des professions intellectuelles et artistiques car le génie ne pouvait être que masculin. Pendant un siècle les femmes se sont battues pour que s’appliquent les droits qui leur ont été théoriquement accordés à la Révolution, descendant dans la rue en 1848 et 1870, mais leur statut demeurait en fait inchangé.
Berthe Morisot
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Dans l’esprit de l’époque la femme ne peut avoir une vision du monde, elle est cantonnée aux arts mineurs (décoration, l’artisanat) ; accéder aux art majeurs (peinture, sculpture) est une preuve d’excentricité : "les femmes qui montraient du génie dans une quelconque création étaient simplement considérées comme anormales, au mieux asexuées et traîtresses par rapport à leur seule vocation domestique possible et acceptée" [Marc Restellini, catalogue]. |
Maria Cassatt
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Evidemment dans ce contexte il n’y eu aucune femme artiste de premier plan à cette époque, sinon reconnue plus tard et avec difficulté. |
Camille Claudel (1864-1943) eu moins de tranquillité ; protégée par son mentor Rodin, elle s’en affranchit, crée son style mais comme elle opte pour un genre "viril" : la sculpture, elle ne sera pas reconnue dès sa séparation avec Rodin, et passera l’essentiel de sa vie dans un asile ; ainsi d’ailleurs que Séraphine de Senlis (1864-1947) qui accumula une origine humble, une absence de formation et un dérèglement psychique.
Née de père inconnu et de mère blanchisseuse, Suzanne Valadon (1865-1938) est modèle pour les peintres de Montmartre : c’est bien loin du milieu bourgeois mais fort utile pour survivre à Montmartre !
Suzanne Valadon : près du bain, dessin, 1908
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Elle ose la peinture ce qui, par rapport au dessin, est déjà un acte transgressif ; pire : elle ne se satisfait pas de scènes familiales, mais aborde tous les sujets : portraits, paysages, nombreux nus voire quelques scènes érotiques. Scandale total, comportement atypique mais pleinement assumé par la "terrible Maria" (Degas), même si sa peinture aura été 20 ans en retrait de celle de son fils Maurice Utrillo, avant que celui-ci ne régresse.
Suzanne Valadon : femme à la contrebasse, huile, 1915 (courtoisie M.PetitPalais Geneve)
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L’autre transgression est sociale : être peintre en venant de la rue à Montmartre (à l’époque repère de voleurs et d’artistes miséreux), devenir la maîtresse d’un ami de son fils Maurice Utrillo étaient des comportements absolument scandaleux. Remarquons tout de même que la société d’alors sut la reconnaître assez tôt puisqu’elle fût en 1864 la 1ère femme admise à la Société Nationale des Beaux-Arts !
La Pinacothèque montre bien le chassé-croisé entre Suzanne Valadon et son fils. Jusqu’alors cantonnée au dessin, n’interférant en rien dans la carrière de Maurice Utrillo qui atteignait son apogée, en 1909 Suzanne Valadon est passée à la peinture sur le motif, sous l’influence de son amant et ami de son fils.
Suzanne Valadon : ferme de Montcorin, huile, 1918
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Mais son oeuvre ne fut réellement valorisée que plus récemment ; bien qu’exposée au Centre Pompidou et au Metropolitan Museum of Art à New York, la cote de sa peinture se situe entre 15 et 30’000€ (fin 2008), soit 2 à 4 fois moins que celle d’Utrillo à son apogée…
Suzanne Valadon : Geneviève Camax-Zoegger, huile, 1936
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plus d’infos :
> l’exposition vue par des femmes
> le site de l’association Maurice Utrillo, par Jean Fabris
> des tableaux des peintres amoureux de Montmartre, chez Les Atamanes
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