Kostas Lambridis détourne le Badminton Cabinet

Kostas Lambridis crée pour son diplôme de fin d’études en 2017 une grande pièce entre art et design qui a été très fortement remarquée : The Elemental Cabinet, un détournement succulent du Badminton Cabinet, un meuble emblématique de l’époque florentine

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les textes entre guillemets sur Kostas Lambridis et The Elemental Cabinet sont des courts extraits de l’exposition à la Fondation Cartier et du catalogue de la vente chez Critie’s du Badminton Cabinet ; images courtoisie l’artiste et Fondation Cartier et Galerie Carpenters

l’artiste : Kostas Lambridis (1988 à Athènes)

Kostas Lambridis designer artiste

Kostas Lambridis est-il designer ou artiste ? officiellement designer-ingénieur "en produits et systèmes", master en Design contextuel à l’Academy d’Eindhoven en 2017 ; il a travaillé chez Nacho Carbonell, designer à Eindhoven de 2011 à 2018 ; sa galerie est Carpenters Workshop (Londres, Paris) spécialisée dans le design d’avant-garde.

Mais consultez son site : certaines pièces sont des sculptures ; ses oeuvres sont inutilisables et pièces uniques, comme celle ci-dessous ; car aujourd’hui artistique et design se confondent souvent et Kostas Lambridis est typiquement un artiste-designer, cette nouvelle tendance.

Kostas Lambridis en 2019 chez Cartier

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l’oeuvre : The Elemental Cabinet

la cible :

The Elemental Cabinet de Kostas Lambridis est un détournement trash et narquois du Badminton Cabinet, vendu chez Christie’s 28M€ en 2009 ;

le Badminton Cabinet est un chef d’oeuvre d’art florentin, typique de l’époque tarabiscotée du rococco, réalisé entre 1720 et 1732 par les ateliers des grands ducs de Florence sous le contrôle des Foggini ;

c’est une synthèse du meilleur des artisans de l’époque réunissant plusieurs métiers d’art en bois d’ébène, ivoire, bronze doré, pierres dures et garni de lapis lazuli, d’agate, de jaspe vert, de chalcédoine de Volterra et d’améthyste ; il est conservé au Musée Liechtenstein de Vienne

Cabinet "Badminton Cabinet", 1720/1732
(courtoisie Musée Liechtenstein)
clic=zoom

le chef d’oeuvre rococo tourné en vanité :

Kostas Lambridis en présente une version en décompostion, raffistolée, qui mêle les matériaux précieux comme les plus oridinaires voire même des éléments d’objets de consommation comme des caisses d’emballages en plastique ; il en tire "un parfait exemple de vanité sublime" dit-il, dans un style nouveau baroque. son interprétation fait aussi "référence aux Elemental Paintings de Robert Rauschenberg qui mêle, sans hiérarchie, des matières précieuses (feuilles d’or...) et pauvres (terre, herbe, mouchoirs en papier" [DP de la Fondation Cartier] :

The-Element-Cabinet, 2017, 340x223x103 / clic = zoom

Cette pièce crée pour son diplôme de fin d’études est un chef-d’oeuvre qui l’a propulsé au 1er plan de la scène artistique : il expose en 2019 au musée Het Grachtenhuis à Amsterdam et à la Fondation Cartier pour l’art contemporain.