Empires, de Huang Yong Ping

Huang Yong Ping a étudié aux Beaux-Arts de Xiamen.
Dans les années 80 il découvre l’art occidental et c’est un choc de culture, suivi d’une rupture en mai 1989 suite aux émeutes de la place Tian’anmen, où des milliers d’artistes chinois émigrent en Occident.
Huang Yong Ping représente la Chine avec deux autres artistes à l’exposition Magiciens de la Terre au Centre Pompidou (1989) ; alors il décide de rester en France, qu’il représente à la Biennale de Venise en 1999.
En 2000, changement de politique en Chine, il peut exposer à la biennale de Shanghaï qui marque l’ouverture à la globalisation et aux formes d’art occidental.

Par ces alternances, Huang Yong Ping est considéré comme un artiste français en Chine et comme un artiste chinois en France !

Figure majeure de l’art d’avant-garde chinois, nombre de ses œuvres sont interdites par le gouvernement. Il a été fondateur du mouvement Xiamen Dada, qui a pour mot d’ordre Le zen est Dada, Dada est le zen, où il manifeste son goût du paradoxe et de la déconstruction, par l’assemblage de significations hétérogènes, comme c’est le cas pour l’oeuvre Empires, in-situ pour Monumenta au Grand Palais.

Huang Yong Ping à Monumenta en 2016

> plus d’info sur Huang Yong Ping

cet empilement (cet empire) inébranlable l’est-il vraiment ? c’est là qu’intervient… Napoléon ! au sommet d’un arc de triomphe de conteneurs est posé le bicorne de l’Empereur, mais vous connaissez la fin de l’Histoire…

> d’ailleurs la gueule du serpent de mer menace le galurin de sa Majesté

Camouflage aux foulards, 2013, photo 8ex, 74x90
(courtoisie Galerie Riviere-Faiveley) .... clic = zoom

Pourquoi l’Empereur ? peut-être, dit le Commissaire, parce que s’il a été "le vainqueur fascinant qui renouvelle l’idéal unificateur du Moyen Âge, il est aussi celui où massacre et pouvoir sont le plus intriqués" ; Napoléon, figure dominante de l’entrée de l’occident dans le monde moderne, est un héros civilisateur mais aussi un despote

le squelette est évidemment celui du serpent de mer, invisible mais pouvant surgir n’importe où et quand pour apporter la mort

> si la figure humaine est absente du travail de Huang Yong Ping, les animaux y figurent, porteurs de symboles et de mythes, témoins d’un monde soumis au chaos : "chez Huang, l’animal n’est pas un trait d’union ni un commun dénominateur culturel, il appartient au règne du divers, de l’imprévu, de l’incompréhensible et de la contradiction" dit Fabien Faure [Bestiaires de hasard, Université de Pau, Figures de l’art, 2004]

Rhona Bitner, 94125FL, série Circus,
1994, courtoisie Fondation Neuflize Vie

- Empires, l’installation de Monumenta 2016
- Huang Yong Ping est représenté par la Galerie kamel Mennour
- un projet concurrent a été proposé