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vous le saviez déjà : l’art contemporain d’Afrique Noire est figuratif, réjouissant, jubilatoire mais aussi cruel, coloré, engagé, simple en style mais pas toujours intelligible pour nous peu familier de la culture de ce continent ; cette exposition nous apprend aussi que cet art a formidablement évolué, s’est transformé d’un état naïf, traditionnel et coutumier à un propos délibérément sociétal, en prise directe avec le monde actuel. Et qui ne manque pas d’humour !
Il y a trois façons d’explorer l’art d’une culture : un parcours horizontal tous pays concernés comme l’a été Africa-Remix à Pompidou en 2005, des monographies de grands artistes comme l’a déjà fait la Fondation Cartier, et un parcours vertical sur le modèle de cette exposition qui, bien que limitée au Congo-Zaïre, réunit sur 90 ans la crème de ses artistes, sous le commissariat du découvreur et galeriste Alain Magnin (Galerie Magnin-A). Nous avons redécoupé l’exposition pour mettre en avant cette chronologie :
Après guerre, Léopoldville (Kinshasa) est une métropole cosmopolite en pleine effervescence ; le portrait photographique permet de s’affirmer socialement, et les studios photo se multiplient, tenus par des Européens ou des Angolais tel Jean Depara. Il s’installe à Léopoldville en 1951 et immortailse scènes de bars, fêtes nocturnes, concerts de Jazz, Soul, Rap ou musique populaire et ses artistes, ainsi que les "sapeurs" (ci-dessous), ou encore tel Ambroise Ngaimoko qui ouvre en 1971 le Studio 3Z
> ces sapeurs ne sont pas pompiers : c’est une création loufoque congolaise, ici illustrée JP Mika : la SAPE est une mythologie popularisée par Papa Wemba, figure majeure de la musique populaire angolaise ; les Sapeurs sont les membres de la Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes -SAPE- une mode vestimentaire populaire née après l’indépendance du Congo, et qui perdure encore
JP Mika, La Sape, 2014, acrylique, huile, paillettes |
il faut franchir un espace de vingt ans pour que l’art du Congo réapparaisse en 1978, grâce à l’exposition Art Partout à Kinshasa ! de jeunes artistes d’enseignes publicitaires ou BD s’y proclament Peintres Populaires : Moke, Pierre Bodo, Chéri Chérin et Chéri Samba s’inspirent de la vie locale, politique, sociale, musicale ; ils s’adressent aux gens pour être compris d’eux, par un style franc, coloré, avec parfois des textes mêlant humour et dérision en accord avec la culture de palabre ; ils sont devenus célèbres
extrait du texte d’André Magnin [DP de l’expo] : "j’étais saisi par la liberté, la variété, l’humour et la beauté des tableaux que je voyais... seul le Congo pouvait inspirer pareille sensualité, radicalité... ; j’étais au coeur d’un art sans théorie ni exégèse qui révélait, par l’évocation d’un moment politique ou social, d’un événement minuscule ou écrasant, toute une façon d’être culturelle ; Kinshasa, capitale brûlante et insoumise d’un pays décousu et violent, abritait des artistes populaires pour dire à leur manière sérieusement drôle l’endurance de la société" . |
une nouvelle génération d’artistes s’affranchit des principes de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa : > en 2003 Kura Shomali, Pathy Tshindele et Mega Mingiedi Tunga créent le collectif Eza Possibles ("c’est possible" en lingala) dont les oeuvres sont en prise directe avec les citadins et interviennent de manière critique à Kinshasa Pathy Tshindele,
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Kura Shomali, Yalhadji, 2014, gouache et feutre
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Kiripi Katembo, Rester, 2011, série Un Regard,
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> dans le surprenant désordre organisé de la flore ubaine, le jardin de la Fondation Cartier, un exemple atypique de biodiversite : une de ces cabanes-atelier d’artiste kinoise |
> sur Internet, Sa Majesté l’empereur Papa Mfumu’eto 1er (merveilleux !) ouvre une porte secrète de son empire : des récits inédits sous forme de bandes dessinées, avec une planche par jour |
reconstitution d’un Atelier-cabane de Kinshasa
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Papa Mfumu’eto, Les rues ne sont pas des poubelles
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plus d’infos : |
> l’exposition Congo à la Fondation Cartier > information sur la République démocratique du Congo ex-Zaïre (ne pas confondre avec la République du Congo ex-Congo-Brazzaville ou ex-Moyen-Congo) > histoire "des" Congo |
c’est le seul en hiver, juste avant les fêtes des artistes contemporains au Réfectoire des Cordeliers, Paris 6e |
cette "Femme surréaliste à l’oiseau" de Alain Virmaux est dans la tradition surréaliste influencée par l’art brut et l’art africain une belle pièce abordable |
le Jardin des métiers d’Art et du Design accueille des artisans d’art et designers pour créer en binôme, une démarche novatrice une expo captivante l’explique |
le surréalisme si bien expliqué au Centre Pompidou voit un énorme succès, à ne pas manquer mise en jambe ou visite préalable |
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