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l’éblouissement Cy Twombly à Pompidou

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l’éblouissement Cy Twombly
à Pompidou jusqu’au 24/04/17


c’était la première rétrospective de l’américain Cy Twombly (1928-2011), d’une ampleur inédite, un événement et un éblouissement ; sa démarche "syncrétise l’héritage de l’expressionnisme abstrait américain et les origines de la culture méditerranéenne" [DP] ; de l’abstraction figurative en quelque sorte, réunissant la puissance des deux genres ; l’exposition met en avant les trois cycles qui articulent sa carrière : Nine Discourses on Commodus (1963), Fifty Days at Iliam (1978) et Coronation of Sesostris (2000).

 

Si les premiers travaux de Cy Twombly sous forme de graffitis semblent simplistes voire décourageants à voir, ne vous arrêtez pas, la suite est somptueuse... petit coup d’oeil sur les temps forts :

 

Neuf Discours autour de Commode

 1963 ; en pleine abstraction minimaliste aux USA, Cy Twombly développe cette série choc à contre-pied :

> des empâtements gestuels agressifs, dégoulinants mais suggestifs et justes : vous comprenez immédiatement qu’un drame se produit, que du sang est versé, car l’empereur romain Comodus est cruel et finira mal

> cette série est typique du style de Cy Twombly, qui perdurera, un équilibre entre abstraction et figuration : "je ne suis pas complétement un artiste abstrait, il faut qu’il y ait une histoire derrière la pensée" dit-il, bref une abstraction qui fait rêver et en même temps, paradoxalement, vous est compréhensible

 

Cy Twombly, Nine Discourses on Commodus 8, 1963
huile, mine de plomb, crayon à la cire
200 x 134, Guggenheim Bilbao
  American abstraction Cy Twombly

 

 

 

Cinquante jours chez Iliam

 

  American abstraction Cy Twombly  

1978, autre série érudite : ayant lu l’Iliade de Homère, Cy Twombly compose une série de dix toiles qu’il nomment Iliam (pour la ville Ilium, c’est-à-dire Troie, dont le "u" est substitué par "a" de Achille)

> ce déchainement de la violence de la guerre est pourtant une interprétation poétique du mythe ; en fait la plupart de ses oeuvres prennent leurs sources dans l’histoire de la Méditerranée, où il a presque toujours vécu

 

 

Cy Twombly, Fifty Days at Iliam 1, 1978
huile, crayon, Philadelphia Museum

 

 

les douces dernières années

les oeuvres des dix dernières années deviennent plus douces, empruntes de vie, bien qu’encore parfois entachées de sang (c’est la guerre d’Irak) ou de vin (série Bacchus qui, s’il est le dieu de la vigne, est aussi celui de la tragédie) :

que signifient ces toiles nommées Camino Real ("chemin royal") ?

> la documentation de l’exposition n’en dit rien mais Nela Pavlouskova note que "l’artiste se passionne pour les bateaux : chalutiers, voiliers, barques à voile ou à rames" autant que les épopées, alors Camino Real pourrait évoquer une voie terrestre entre Panama à Portobelo doublée d’un cours d’eau vers 1530 ; à moins que soit évoquée la route historique des missions espagnoles en Californie ?

> faites donc cette expérience : prenez beaucoup de recul puis avancez-vous lentement jusqu’à être à la limite autorisée... vous vous voyez "entrer dans la peinture" qui devient immense et vous domine de toute sa vigueur !

  American abstraction Cy Twombly
Cy Twombly, Camino Real 6 e t5
2010 et 2011, acrylique, 253 x 192

 

 

"La force créatrice de Cy Twombly est sans commune mesure, son oeuvre extraordinaire a gardé toute sa puissance, même au cours des ultimes années ; cela n’arrive que chez les très, très grands" remarque Jonas Storsve, commissaire de l’exposition.

 

 

 

plus d’infos :

> l’exposition au Centre Pompidou
> le site Cy Twombly
> Roland Barthes et Cy Twombly

 

 



 

 

 

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