les collections d’art brut et d’art singulier sont encore majoritairement celles d’amateurs passionnés, souvent exlusifs, très connaisseurs et capables de raconter la vie de ces artistes ; il en est ainsi des collections de Arnulf Rainer (artiste lui-même), de Charlotte Zander ; mais il existe aussi des amateurs qui intègrent l’art brut au sein de leurs collections d’art contemporain, comme Antoine de Galbert.
Les frontières s’abolissent entre l’art brut, l’art singulier et autres outsiders, ainsi qu’il en est actuellement dans l’art en général (voir la transversalité en art) ; les amateurs d’art contemporains suivent cette tendance et s’intéressent de plus en plus à l’art brut et consorts, sans avoir l’intention d’entrer dans l’une ou l’autre des chapelles.
> les ventes aux enchères sont encore assez rares, sans doute par le fait que les vrais collectionneurs ne veulent pas se séparer de leurs pièces. La 1ère grande vente spécialisée en Europe fut celle d’Artcurial en juin 2004 ; mais l’ouverture du LAM à Lille en septembre 2010 à suscité d’autres sessions comme celle de Tajan en octobre 2010
> les grandes foires d’art brut ou singulier sont rares ; la plus célèbre est l’Outsider Art Fair à New York, qui a lieu les mois de février ; en France un festival d’art Naïf a lieu en avril à Verneuil (Eure)
> les galeristes spécialisés et qui comptent sont peu nombreux en Europe, par exemple :
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![]() August Walla (1936-2001), un des artistes historiques qui remplit ses dessins à saturation, est encore relativement sous-coté, entre 1000 et 3000€ ; |
Christian Berst, galeriste à Paris [interview d’Almanart, mai 2011] : > "je collectionne ces œuvres depuis 15 ans ; j’ai ouvert ma galerie il y a six ans, à un moment où, avec la crise, il y a eu une certaine recherche de sens ; la galerie est le moyen par lequel j’assouvis un besoin de découvrir toujours plus d’œuvres et d’artistes brut, de vivre ma passion" > "la vente n’est pas dans l’intention de ces artistes : ils sont dans l’immédiateté, dans l’hic et nunc, se foutent du passé ; mais le marché est un canal par lequel ces artistes sont valorisés, qui leur permet de sortir leurs œuvres de l’ombre, de les sauver et de les faire entrer dans les institutions pour qu’elles soient reconnues. |
depuis quelques années, l’art brut est plus visible : les galeries spécialisées s’en occupent bien, les musées communiquent mieux (voir leur liste), de bonnes expositions se montent.
Comme les artistes bruts créent sans volonté d’être au devant de la scène ni de vendre, ce sont forcément des acteurs externes qui les représentent. Mais une contradiction se pose sur l’acte de vente : celle de vouloir créer dans l’insouciance et se voir tout de même sous les projecteurs !
Dans les ventes aux enchères qui ne sont pas spécialisées sur le genre "brut", ces différents styles sont souvent présentés ensemble, car pouvant intéresser le même public.
Le marché du seul art brut reste encore assez fermé, pour deux raisons :
> les oeuvres sont peu compréhensibles au large public, du fait du monde particulier dans lequel vivent ces artistes ; bien des gens ne sont pas attirés, voire dérangés par ce type d’art
> les passionnés d’art brut se sont mis eux-mêmes dans un contexte fermé, comme le dit la journaliste-écrivain Roxana Azimi [AMA, 27 novembre 2014] : "le problème de ceux qui ont défendu l’art brut est qu’ils ont mis des barrières de sécurité... ces créateurs sont des êtres fragiles qu’on ne peut pas traiter à la légère, mais cette protection s’est
transformée en ghetto" ; cf son livre La Folie de l’art brut, 2014, éd. Séguier
> statistiquement (2013) presque 40% des pièces sur le second marché sont vendues moins de 1000 €, puis une même proportion se situe entre 1’000 et 10’000 €, probablement parce que les pièces historiques ne sortent pas des musées ; toutefois la tendance est à la hausse
> exemples : certains artistes connus ne sont pas cotés au second marché, mais les "fondateurs" sont hauts depuis longtemps, comme Adolf Wölfli (1864-1930) qui est coté entre 10 et 60’000 € ou Fleury Joseph Crépin (1875-1948) entre 7 et 30’000 € ; beaucoup de moins connus sont aussi sur le marché comme Dwight Macintosh (1906-1999) qui cote entre 1000 et 2000 € ; enfin d’autres sont sous-cotés comme Séraphine Louis dite de Senlis (1864-1942) qui est entre 2 et 3000 €, peut-être en raison d’une trop récente célébrité sur le marché grand public.
Un marché cahotique donc, sans doute pour deux raisons : le cercle assez fermé de ses collectionneurs qui conservent leurs trésors et le fait que les plus grands artistes soient dans les musées, pas ailleurs.
En tous cas, il y a un effet de marché : cet art qui existe depuis un temps indéfini, est depuis quelques années sujet à un intérêt grandissant car le marché de l’art est à la recherche de toute nouveauté, ce qui explique que l’art brut ait ressurgit de ses ténèbres
par essence il n’est pas en soi une mode car c’est un genre sans début ni fin, et que selon Jean Cocteau : "la mode, c’est ce qui se démode" ; elle est limitée dans le temps, contrairement aux genres : transposant ce qu’a dit Coco Chanel : "la mode se démode, le style jamais".
Christian Berst, galeriste à Paris [interview d’Almanart, mai 2011] ajoute avec humour :
"il n’est pas possible qu’il devienne une mode empreinte aux codes de son époque ; d’autant que le spectre formel de l’art brut est extrêmement large, presque impossible à définir.
Mais j’aimerais bien qu’il devienne une mode pour qu’il réinterroge vraiment l’art et le sens de la création !"
le phénomène est connu : le marché de l’art découvre de nouveaux artistes bruts, voire un peu trop, et les promeut ; une mise en lumière qui crée l’envie chez les collectionneurs. Mais ces artistes sont incapables par nature de répondre à une augmentation de production ; donc les vraies oeuvres brutes restent relativement rares et les prix augmentent avec le nombre d’amateurs nouveaux. Donc si l’on cherche, on trouve, en y mettant le prix...
> le galeriste Christian Berts met en garde [interview d’Almanart, mai 2011] : "avec l’avènement de l’art brut dans l’art moderne et contemporain, il y a des productions qui singent l’art brut, mais qui relèvent, en fait, d’un art banal ; c’est un regard bien aiguisé qui fait la différence“. D’où l’importance de faire appel à un vrai professionnel, connaîssant la vie de ces artistes et, aussi, d’être capable de les approcher et de les soutenir
> la conservatrice Martine Lusardy dit de même [interview d’Almanart, juillet 2011] : "...c’est devenu un miracle de trouver un nouvel artiste ; un jour l’art brut risque d’être banalisé, il risque de se transformer en ’art d’aéroport’ comme l’art naïf dans les années 80 ... on risque de trouver des artistes peu authentiques voire des copistes ... désormais ce sera difficile de trier entre les artistes authentiques et ceux qui jouent à le faire"
> l’artiste à la fois brut et contemporain Michel Nedjar fulmine [Artension HSn°4 sept 2010] : "dès qu’un clodo un peu excité ou un cinglé branché-débranché fait le moindre graffiti, maintenant il se trouve une bonne âme versée dans l’humanitaire pour déclarer qu’elle a trouvé un artiste brut !"
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dans le capharnaüm sale du Paris-Hidalgo
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