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Paul Gauguin, le peintre qui rêve

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toutes images, courtoisie exposition Paul Gauguin au Grand Palais sauf mention / images : clic=zoom

 

Paul Gauguin, le peintre qui rêve,
jusqu’au 22/01/18 au Grand Palais

Paul Gauguin (1848-1903) est un rêveur ; toute sa vie il s’éloigne de la réalité pour traduire en peinture son rêve d’idéal, une quête qui le conduit au symbolisme, puis aux îles paradisiaques de Polynésie ; nous optons pour ce fil conducteur de l’exposition, qui comprend aussi d’autres aspects : sa passion pour la sculpture sur bois et la céramique

 

Gauguin passe au symbolisme

 
c’est même à partir de son oeuvre que le critique Albert Aurier a définit le symbolisme en 1991 : "un art idéaliste, synthétique, subjectif et décoratif" [DP] ; Paul Gauguin précise lui-même que la tâche du peintre n’est pas d’expliquer mais de suggérer.

Déjà entre 1886 et 1888 Paul Gauguin est sous l’influence des peintres de Pont-Aven (Maurice Denis, Emile Bernard, Claude Monet, Paul Sérusier...) et passe de l’impressionnisme à une composition plus mentale qu’il qualifie de "synthétique" : simplification de la forme, distance par rapport au motif, "l’art est une abstraction" dit-il (note : ce qui n’a rien à voir avec l’art abstrait qui viendra un demi-siècle plus tard)

> comme le montre ce tableau des Lavandières où
les personnages se distinguent difficilement

Laveuses à Arles, ou Les Lavandières, 1888
74x92, Museo de Bellas Artes Bilbao
  peintre Paul Gauguin

 

> Paul Gauguin s’attache à des motifs symboliques récurrents : la femme dans les vagues, sorte d’icône animale que vous retrouvez dans le relief Soyez Mystérieuses (en bas de page) où bien l’esprit des morts représenté par des vieilles femmes ou des femmes prostrées

Femme dans la Vague, 1889, pastel
au pinceau, 18x48, coll. part.
  peintre Paul Gauguin

 

l’arcadie tahitienne de Paul Gauguin

l’exposition vous montre combien l’imagier des tropiques que sont Tahiti et les Marquises, où Gauguin s’est successivement établi, est pour lui une sorte d’arcadie au sens de lieux idylliques, emblèmes riants et pastoraux ;

peintre Paul Gauguin

 

il s’y est lui-même trompé, déçu dès qu’il arrive par la disparition des mythes traditionnels dont il s’est nourri à distance ; mais cela ne semble pas le décourager : il s’éloigne de la réalité sous la grâce de la beauté des habitants, de leur passivité, de la luxuriance de la nature ; il imprègne ses oeuvres de la mélancolie ambiante qu’il idéalise ; ses paysages prennent une dimension spirituelle et naturaliste

> ce tableau idyllique illustre combien Paul Gauguin s’est écarté de la réalité et ne voit que le Tahiti rêvé avant même de le découvrir

Eh_quoi_tu_es_jalouse, 1892, 66x89
(courtoisie Musée Pouchkine)

 

un livre d’artiste

en 1891, Paul Gauguin installé à Tahiti depuis deux ans tient un journal qui est devenu un magnifique livre d’artiste (détenu par le Musée d’Orsay alors que la plupart des oeuvres exposées viennent des USA...) ;

ce livre mêle tout aussi réalité que fiction ; il le nomme Noa Noa c’est-à-dire Odorant en tahitien mais qu’il interprète comme "ce qu’exhale Tahiti", toujours dans sa vision fantasmée ;
il pense avoir découvert d’anciennes croyances auprès de sa compagne Teha’amana, alors qu’elles sont déjà perdues même pour elle…

 

> une belle projection montre les pages intérieures
de ce journal de bord moitié réel moitié imaginé

Noa Noa Voyage de Tahiti, livre d’atiste
entre 1894 et 1901, 32x24x3
  peintre Paul Gauguin

 

la Maison du Jouir

en 1901 Paul Gauguin concrétise son rêve d’installation dans les îles, cette fois aux Marquises, pour y construire sa maison-atelier ; ce sera sa dernière demeure ;

peintre Paul Gauguin

l’exposition met en scène somptueusement une reconstitution virtuelle de la Maison du Jouir et, en réel, le fameux fronton de bois où Gauguin grave "Soyez mystérieuses, soyez amoureuses et vous serez heureuses" ; heureux homme !

panneaux sculptés en bois de sequoia
de la Maison du Jouir, 1901-1902
(courtoisie musée d’Orsay)

Paul Gauguin Maison du Jouir

 

 

 

plus d’infos :

> l’exposition au Grand Palais
> biographie de Paul Gauguin

 

 



 

 

 

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