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Charles Ratton "invente" l’art premier, au Musée du Quai Branly

 

Ceci est une archive d’une exposition exceptionnelle

 
Note sur les visuels : si les droits liés à l’expo sont échus, ne restent que des imagettes de faible définition à titre de mémoire, sans agrandissement possible ; celles agrandissables ont obtenu un accord ou sont libres ; en cas d’erreur svp nous en faire part et, suite vérification, le visuel sera retiré ou mis en imagette-mémoire ; merci !

 

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Charles Ratton "invente" l’art premier
> au Musée du Quai Branly, jusqu’au 22 septembre 2013

 

Charles Ratton (1895-1986) est l’extraordinaire promoteur de l’art premier (ou "art primitif") et de son influence sur l’art occidental d’avant-garde des années 30.

 

Charles Ratton, le sourcier des rêves

ce titre en clin d’oeil est emprunté au remarquable texte de Marc Lambron, dans la petite brochure Le Point à vous procurer gratuitement dans l’exposition, dont Judith Benhamou-Huet résume bien le thème en titrant : "Charles Ratton, un premier regard". Une autre brochure gratuite "Charles Ratton en 5 leçons" explique l’histoire de la promotion de l’art primitif africain.

Car ici vous est contée l’histoire de cet art en terme d’art, et non de curiosité liée à l’apologie des colonies.
Certes nous savons la fascination de Picasso et Braque puis les surréalistes, pour l’art primitif ; mais dans les permières décennies du 20è siècle, ce cercle était très restreint, la documentation scientifique seulement ethnographique et le marché inexistant.

 

dans cette gracieuse sculpture en bois, l’animal mange ou protége-t-il l’homme,
ou l’homme est-il l’animal ?
origine probable : Dahome, date inconnue,
collection Guy Ladrière
  Charles Ratton

"Le Louvre devrait recueillir certains des chefs-d’oeuvre exotiques dont l’aspect n’est pas moins émouvant que celui des beaux spécimens de la statuaire occidentale" : ces mots de Guillaume Apollinaire sonnent aujourd’hui comme une évidence ; ils résument pourtant le combat mené durant tout le 20e siècle par quelques artistes, intellectuels et marchands d’art [Ndlr : dont Charles Ratton fut le premier] pour faire évoluer le regard porté sur les objets non occidentaux et les élever au rang d’oeuvres d’art [introduction par Stéphane Martin, PDG du Musée du Quai Branly] ; en condensé :

> dans le contexte colonial d’avant le 20è siècle ces objets n’étaient que témoins de "civilisations" en voie de disparition

  Charles Ratton
statuettes de jumeaux Yoruba, région Shaki au Nigeria, début du 19è
cette merveilleuse paire de statuettes représente un couple de jumeaux
en Afrique occidentale les jumeaux étaient craints et tués, jusqu’en 1820 où un décret royal au Nigeria l’nterdit ; alors ils furent honorés, donnant à leurs familles un statut supérieur ; comme la mort d’un jumeau est redoutée, les statuettes font l’objet d’un culte, parées, lavées, nourries, afin qu’elles continuent à protéger les familles
 

> début 1900 des objets africains stylisés intéressent des artistes libre penseurs en quête d’évasion ; Charles Ratton fait ses études d’histoire de l’art

> déjà en 1914 Alfred Stieglitz (1864-1946), photographe et marchand d’art, expose en galerie à New York "Statuary in Wood bay African Savages : The Root of Modern Art" ; en France Charles Ratton fréquente les avant-gardistes et les approvisionne en objets

> quelques marchands mettent l’art africain en valeurs, indépendemment de son rôle culturel ; entre les deux guerres : "l’art nègre est à la mode" déclare le grand marchand Paul Guillaume, comme le jazz

> en 1935 vint la 1ère exposition d’art africain au MOMA ; les marchands Charles Ratton et Pierre Matisse organisent des expositions à New-York

> mais le marché de l’art africain primitif ne se développe qu’à partir de 1947, mais trop fortemenent

> en 1977 pour tenter d’arrêter le pillage, l’Unesco propose une convention d’interdiction d’exportation illicite, que peu de pays ne ratifient avant les 90’s...

 

Dans ses études "La Noire et la Blanche", Man Ray reste en 1920 encore très ambigu :

cette opposition érotique entre la femme blanche alanguie qui regarde la femme noire en transe, reflète autant l’union (le bras est posé entre les jambes de la statue) entre l’Occident et l’Afrique, qu’un regard condescendant : c’est l’exotisme qui prime en cette oeuvre, plutôt que l’art...

 

Man Ray, sans titre, vers 1920,
mise en scène d’une statue de la reine Bangwa
(affiche de l’exposition)
 

 

 

 

plus d’infos :

> l’exposition au Musée du Quai Branly

 

 



 

 

 

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