tapez un ou deux mots :

collectionner des oeuvres d’art multiples ?

les multiples, une belle collection d’art !

est-ce du sous-art, cette rare lithographie, cette belle gravure d’un artiste connu, sous prétexte qu’elle est relativement abordable ? donc impropre à une "vraie" collection ?
Erreur ! il existe de prestigieuses collections d’estampes ou de multiples de tous genres.
Collectionnez donc des multiples, mais pas n’importe quoi et encore moins n’importe comment ; mode d’emploi :
Dans cette page :
Les questions techniques, pratiques et juridiques sur les oeuvres d’art multiples sont traîtées ici, sous l’onglet Artistique.

 

 

 

Jean-Christophe Normani
Biographies 2011 2022 189 tableautins
huile et encaustique
(courtoisie Fondation EdF) ... clic=zoom

les multiples illustrés par une exposition :

> ne pas confondre : cette réunion de mini-tableaux, tous de même dimension, n’est pas une collection de multiples : chacun est unique, l’artiste lui-même les a accolés formant cette seule installation, et ils ont été produits sur 12 ans puis exposés ici, à l’Espace EdF consacré aux voyages
> ces 189 tableautins de la série Biographie de Jean-Christophe Norman témoignent, par la lumière des ciels, ses impressions lors de ses pérégrinations
> pour ne pas entraver sa mobilité, les tableaux sont en format livre de poche qu’il renvoie chez lui pour ne pas s’encombrer : chaque oeuvre a donc aussi voyagé ; alors leur réunion finale constitue une sorte de mémoire, un "carnet de voyage"
> jusqu’au 29 janvier 2023 à la Fondation EdF (entrée libre)

 Jean-Christophe Norman artiste
> accueil d’Almanart > sommaire de Collectionner

focus : acheter collectionner des multiples, collection de multiples estampes lithographies gravures sérigraphies street art
 

 > achat-ventes de particulier à particulier

 

> Almanart annonce des oeuvres, pièces de design ou décoration, à vendre de gré à gré directement sans intermédiaire

> vous êtes vendeur ? vous êtes acheteur ou curieux ?

 

quelle est la question ?

est-ce possible, valable, intéressant de faire une collection de multiples ?

Car la notion de multiple s’oppose à celle de pièce unique, donc moins rare, facteur important pour une collection. En fait la question se pose autant en terme de "valeur" qu’en terme artistique ; sur ces deux critères, les médiums n’ont pas le même intérêt pour une collection :

> les estampes traditionnelles (liste des techniques d’estampes) viennent d’une longue tradition artistique, toujours vivante : lithographies, gravures, etc ; beaucoup d’artistes choisissent ces médiums pour s’exprimer différemment, pas nécessairement pour accroître leur diffusion ; la lenteur du processus manuel de réalisation et parfois la nécessité de passer par un éditeur renforcent le caractère limité de la production (c’est moins le cas pour les sérigraphies) ; elles ont leur place dans une collection

> les oeuvres issues de fichiers numériques, prisées par les artistes actuels et tous les jeunes, printées ou sérigraphiées, sont moins prisées par les collectionneurs par leur grands tirages et les risques de reproduction sauvage ; la photographie est traitée ici et les oeuvres numériques là

> les oeuvres dupliquées en grande diffusion n’intéressent pas les collectionneurs sauf pour certains artistes qui s’en sont fait une spécialité, Andy Warhol en tête malgré les nombreux faux

> les créations graphiques : certains graphistes sont célèbres, comme l’illutrateur Roman Cislevictz ; ses sérigraphies valent entre 500 et 2000 € du fait de sa grande notoriété, l’originalité de son art et sa rétrospective au MAD en 2018

 

Roman Cislevictz
Empreinte, 1973, 80/100, sérigraphie
(courtoisie MAMVP) ... clic=zoom
 

Cislevictz Empreinte,

> les livres d’artistes : les plus prisés sont les pièces uniques mais ils sont très rares ; généralement ils sont produits à quelques exemplaires car doivent inclure des oeuvres originales créees pour chaque livre : voir ici

les multiples ont leurs foires d’art : par exemple Paris Print Fair (ex-Salon de l’Estampe) en pars et le MAD Art Fair (Multiple Art Days) à Paris en septembre

 

 

collectionneur : combien d’exemplaires accepter ?

les explications et chiffres concernant le tirage, le marquage, l’originalité, le vocabulaire spécifique sont présentés ici, sous l’onglet Artistique

nuancez selon les médias :

> pour les lithographies, sérigraphies, prints la reproduction peut aller jusqu’à 50 voire 500 épreuves selon le marchand, l’ambition de l’artiste, la technologie ou l’époque ; nous n’acheterions pas au-delà de 50, 100 exceptionnellement

22:02 30/09/2011
  cette vidéo (extrait) de Ronald Dagonnier a été présentée par Fog Galerie à NoFound Photo Fair 2012 ; montée sur un socle, elle s’admire de haut à travers un dôme transparent qui accentue l’effet voyeur ; en fait c’est une installation qui ne serait reproduite que sur demande, de manière limitée

> pour les oeuvres numériques (vidéos, photos) le nombre d’exemplaires est difficile à contrôler puisque issus de fichiers informatiques : soyez rigoureux, demandez si c’est l’artiste lui-même qui détient les fichiers masters, qu’il ait signé et numéroté l’exemplaire et qu’un certificat de tirage limité et numéroté soit disponible

> pour les photos évitez les tirages déclinés dans plusieurs formats, sauf si le prix est vraiment bas ; normalement un artiste crée une oeuvre dans un format déterminé et ne laisse pas l’éditeur les décliner à sa guise ; mais les photographes qui ne se revendiquent pas artistes (reporters, mode...) ont plus de liberté et leur prix -sauf exception- devraient être plus bas

 
> pour les photos argentiques le débat se situe plus entre retirages versus tirage d’origine car la reproduction n’est pas aisée, c’est pourquoi certains collectionneurs préfèrent les vintages, moins élevés en nombre et difficiles à détourner : voyez cet exemple

> pour les sculptures la technique conditionne la reproduction, par exemple 8 pour un bronzes, 100 pour un plastique... ; la destruction de l’original (du plâtre ou du moule) peut en garantir l’authenticité, mais qui va vérifier ? Distinguez aussi les fontes d’origine faites sous contrôle de l’artiste de celles faites après son décès, qu’on appelle fontes d’édition, qui d’ailleurs peuvent être de bonne qualité si elles émanent des moules d’origine (qui donc n’avaient pas été détruits !), mais alors elles doivent être moins chères.
Enfin, les oeuvres les plus prisées portent une double signature : celle de l’artiste et celle du fondeur (son poinçon ou l’estampille pour un imprimeur) ; très difficile de faire un faux avec certificat dans ces conditions

 

 

collectionneur, comment vous comporter ? 

 
méfiance...

il existe donc de mauvaises pratiques en retirage, mais il y a des tirages et retirages honnêtes et intéressants ; ce serait dommage que vous n’en profitez pas :

> si une estampe, une photo, une sculpture ou un objet design se voit demandé après épuisement du tirage d’origine, la tentation est forte de continuer : c’est anormal car la planche, le moule ou la plaque d’origine devrait être détruites ; les "oeuvres" ainsi reproduites sont de faible valeur, même si elles sont belles à voir ; alors nuancez votre raisonnement : la décision d’achat dépend de la rareté, du prix et bien sûr du plaisir que vous en attendez

> si le prix est raisonnable et que vous êtes conscient de ce qui se passe, rien donc à reprocher au vendeur ; exemple : une belle copie du Cheval marchant au pas relevé de Degas se trouve aux boutiques des Musées Nationaux pour 1500 €, prix encore acceptable car l’original est célèbre (un exemplaire vendu 31’000€ en 2013) et qu’elle est retirée en bronze et à la bonne dimension ; attention : désormais les copies sont plutôt en résine (c’est presque invisible, il faut toucher), ce qui ne vaut rien ; et il y a 10 ans, ces retirages bronzes valaient 5 fois moins...

> si vous êtes tenté par une gravure d’un artiste décédé, veillez à ce que les ayant-droits n’aient pas exploité le filon en repoussant la limite du tirage en partant de la gravure d’origine encore existante ; cela se voit par la signature de l’artiste qui n’est pas sur le tirage mais sur la plaque, donc elle-même reproduite

  > si une photo dite originale vous est proposée à Nx100 exemplaires dans X formats différents, ce n’est acceptable qu’à deux conditions réunies : 1° un prix très bas (moins de 100 €), 2° l’artiste l’a signée ; sinon aucun vrai collectionneur n’en voudra... elle est devenue un poster...  

Myriam et Aimaury de Solages, fondateurs de la Maison Particulière à Bruxelles : "nous attachons de l’importance à ce que les photos de nos collections soient numérotées et tirées en nombre le plus restreint possible" [interview Techninkart, oct 2012]

> les jeunes semblent peu s’intéresser à la problématique du tirage, l’offre disponible sur internet by-passant -évidemment- la problématique... ceci renforcé par le numérique gratuit, le streaming piraté, qui leur donnent l’illusion que voler est la nouvelle norme. Tant qu’ils se contentent d’images privées, peut-être belles mais sans valeur, tant mieux pour eux ; mais le jour où ils auront envie de collectionner des oeuvres authentiques, ils s’apercevront que ce qu’ils ont ne vaut rien... qu’ils ne s’étonnent pas

 

nos conseils pratiques :

 
si votre coeur bat à gauche, votre porte-monnaie veille à droite ; alors ayez quelques réflexes :

 > vérifiez le marquage de l’oeuvre :
 - un original doit comporter la signature de l’artiste, la date, son numéro au sein du tirage : 4/8 par exemple, ou pour une épreuve d’artiste : III/IV EA (et non pas seulement EA comme nombre d’artistes font)
 - une copie aussi doit être signée ou comporter le sceau de l’éditeur, et si possible datée
 - dans certains cas où la technique demande des compétences exceptionnelles (tapisserie, fonte...) il est préférable que l’atelier soit mentionné et que son estampille ou poinçon y figure ; s’il est célèbre, c’est un "plus"
 - il arrive qu’une reproduction en nombre par une technique automatisée (offset...) soit signée par l’artiste, par amitié ; une telle "oeuvre" aura une petite survaleur, mais pas si elle est dédicacée car la revente peut être plus difficile
 - obtenez un certificat donnant l’origine, le nombre et la date du tirage

 
ce vase Art Nouveau est numéroté (66) mais le tirage n’est pas mentionné ; il est signé par son éditeur et son créateur est mentionné : il a ainsi une petite valeur (environ 500€) où joue aussi son ancienneté / clic=zoom sur le cul

> donnez plus de valeurs aux oeuvres faites par des procédés impliquant de la main d’oeuvre que ceux techniquement faciles et moins chers

> préférez les tirages respectant la définition juridique du terme "original" ; bien que contestée, cette définition impose une limite basse ; si le tirage dépasse, veillez à ce qu’il soit faible (jamais plus de 50)

> ne pas payer cher une photo numérique en fort tirage, sans que le format soir précisé et sans garantie écrite ; ce marché est parfois surcoté ; dès lors que vous prenez ces précautions vous pouvez trouver des oeuvres tout à fait intéressantes

> sachez que le prix du façonnage est élevé : un Diasec de 40x60 monté sur alu coûte près 300 € HT de fabrication, donc un tirage photo bien présenté est forcément un peu cher ; or la qualité de l’oeuvre tirée dépend de l’outil d’impression ou de façonnage, comme de la qualité du support

 
> une lithographie qui reproduit un tableau n’a rien d’un original, même signée, c’est une "reproduction"

> vous pouvez faire une "copie privée" d’une oeuvre si vous en avez les moyens techniques, mais évidemment elle ne sera pas signée ; et si vous la vendez sans l’autorisation de l’artiste c’est un faux !

> pour les vidéos : un moyen tirage non signé ne devrait être vendu qu’au prix d’un DVD cinéma (qui lui est à grand tirage) ; pour être une oeuvre originale la copie DVD doit être limitée, proposée en coffret avec une documentation et un certificat numéroté signé de l’artiste

> l’achat est aussi une question de confiance : préférez un vendeur connu, la présence d’un certificat d’authenticité ou une facture détaillée, ne payez pas en liquide et soyez extrêmement prudent avec les ventes en ligne sans un bon professionnel de l’art derrière, sans autre intermédiaire que le fournisseur de données sur internet (surtout situé hors de la juridiction française) ; acheter sur le net : prudence les arnaques volent (sic) en escadrilles, du simple abus aux faux

> pour les multiples de haute valeur, faites signer par le vendeur un certificat portant : auteur, titre, date, origine, technique et médium, tirage, numéro dans le tirage, dimensions, nom de l’atelier de reproduction, date de la vente ; demandez son histoire : expositions faites, précédentes ventes, précédents possesseurs, anecdotes qui y sont liées, demandez de voir le catalogue raisonné sinon le catalogue d’une exposition ou une revue la mentionnant.

C’est pour ces raisons difficiles à concrétiser que les grands collectionneurs font confiance à un marchand d’art dont la "signature" est reconnue ; si vous n’avez pas une telle relation, n’achetez pas une oeuvre multiple importante sans obtenir ces éléments sinon faites très fortement baisser le prix afin de compenser cette prise de risque : à vous de juger !

 

en résumé :

 

1/ tirer une oeuvre au-delà de 100 exemplaires n’est pas raisonnable, on sort de l’art pour entrer dans la décoration voire le "collector", au-delà de 1000 on est au supermarché...

2/ certains avancent que la duplication non contrôlée est un concept "moderne" bien accepté par les jeunes : oui si la baisse des prix suit en proportion, or c’est rarement le cas en art...

3/ gardez ces règles de bon sens :
> ceux qui ne résistent pas à faire de grands tirages, s’imaginant vendre plus, oublient que les ventes ne dépendent pas du nombre d’exemplaires mais du nombre d’acheteurs !
> inversement, plus le tirage est faible, plus la valeur unitaire est grande car l’oeuvre d’un bon artiste ayant des chances de s’épuiser, sa cote augmentera par rareté
 

 

 

l’alternative du prix

le prix d’achat est le premier avantage si les oeuvres uniques sont trop chères pour vous : un multiple coûte au plus le dixième du prix d’une pièce unique, bien que toutes les situations existent car c’est beaucoup la rareté qui conduit le marché de l’art. Comme une collection suppose un nombre important d’oeuvres, alors une réunion de multiples devient accessible à tous ; sous cet angle le choix est péremptoire.

Certains l'Aiment Chaud Billy Wilder
affiche de Certains l’Aiment Chaud, de Billy Wilder, 1959 ... clic=zoom

Illustration : Mimo Rotella ; cet affichiste aussi connu que Villeglé a produit quantité de "Marylin’s" sérigraphiées ; certes l’appétit commercial est évident, mais certaines pièces sont très réussies :

> une Marylin en format "pièce unique" s’est vendue 60’000 € en 2012 ; pas à votre portée ? tournez-vous vers les Marylin’s multiples, à condition de bien savoir choisir

> celle-ci par exemple est très réussie ; elle est tirée de l’affiche du célèbre Certains l’Aiment Chaud, film de Billy Wilder ; de grande taille, cette litho comporte une surcouche collée qui la rend proche d’une pièce unique, sans l’être vraiment ; bien qu’assez récente, elle est estimée à 2000 €

  Mimo Rotella Ritmo
Mimo Rotella, Ritmo2, 2003, double sérigraphie contre-collée ... clic=zoom

 

 

prudence sur ce vaste marché

du principe même de la multiplicité, trouver une oeuvre sur le marché est relativement facile ; il y a des galeries et des ventes aux enchères spécialisées, diverses occasions aux puces, antiquités, ventes de particuliers...
Le problème est un manque d’information et de garantie dès lors que vous vous éloignez des bons professionnels ; sur internet le risque est grand de faux, de pièces dégradées ou non accompagnée d’un certificat correct ; n’oubliez pas que la valeur d’une collection réside dans l’authenticité, le pedigree et l’état des pièces :

> Charles Lapicque était très prolixe, notamment en lithographies ; celle ci-contre a été achetée en galerie et répertoriée ; elle est superbe, typique de l’artiste mais son tirage est un trop fort pour justifier un prix supérieur à 500 €

 

Charles Lapicque , Crépuscule à la lisière d’un bois
EA/150, 1970, 50x41 (courtoisie BnF) ... clic=zoom
 
Charles Lapicque

 
> il y a aussi des raretés à retrouver : par exemple le célèbre Pierre Soulages est très productif en peintures mais a réalisé peu d’estampes, qui sont donc très recherchées ; elles ont toutes été réunies lors d’une belle exposition dédiée à la BnF en 2003 ; celle-ci a dépassé 4500€ en une vente en 2017

 

Pierre Soulages, litho produite pour une action envers le Sida
dans les années 90, en 100 ex (courtoisie BnF) ... clic=zoom
 
 
Pierre Soulages

 

 

les multiples donnent du sens à votre collection

une collection prendre plus de sens si elle est cohérente, bien que ce ne soit pas l’unique critère. Alors réunir des multiples est une façon de la rendre homogène par le medium ; par exemple comme ceux qui collectionnent les pochettes artistiques de vinyles : ils peuvent les exposer, s’en séparer en bloc, trouver facilement à échanger des oeuvres ou partager avec d’autres connaisseurs. Bien sûr c’est votre goût, votre passion qui reste le premier critère, sinon collectionner n’a pas de sens artistique

Bernar Venet

 

> ce beau tirage restreint de Bernar Venet, série Objets Mathématiques, a été produit en collaboration de l’éditeur Linard, lors d’une résidence en ses locaux ; le tirage est faible

Bernar Venet, 2001, 40/60, print sur papier aluminisé, 80x80
(courtoisie Linard Editions) ... clic=zoom

 

Si vous voulez donner à votre collection une certaine valeur, choisissez des oeuvres rares et de tirages très limités ; faites un compromis entre votre désir d’acquisition, vos moyens financiers (la rareté se paie !).

Soyez méfiant envers les pièces un peu trop répandues ; prenez garde aux dérives commerciales mais tenez compte des cas particuliers ; il y a un demi-siècle les tirages étaient très limités, techniquement et éthiquement, car un médium traditionnel (un moule, une plaque d’estampe ou un négatif argentique) ne pouvaient être reproduits facilement ; mais actuellement la technique et le commerce poussent à la sur-reproduction, avec, forcément, des dérives.

 

ne faites pas...

un prix abordable n’est pas prétexte à négligence ; voici quelques règles générales :

> écartez les multiples chers, pour deux raisons : il y a des abus, un des plus scandaleux sont les oeuvres d’Andy Warhol non signés sans provenance certifiée ou carrément fausses dont un trafic vient des USA : laissez cela aux vrais connaisseurs qui savent différencier, sinon aux fans prêts à être plumés

> gare aux tirages : soyez réaliste, au-delà de 50 c’est beaucoup : si vous voulez vous faire plaisir avec un grand tirage de belle qualité artistique, bien, mais sachez qu’il aura peu de valeur ; c’est expliqué ici

> si vous souhaitez rester intransigeant sur la notion d’original, bien malmenée, votre collection s’en portera mieux mais votre chasse sera nettement plus difficile ; c’est expliqué là

 
Bernard Pras
 

> tenez compte des exceptions : par exemple Bernard Pras ne propose pratiquement que des vues de ses installations, sous forme photographique ou sérigraphique ; car sa démarche consiste à créer un montage éphémère en disposant des objets de telle sorte qu’un point de vue précis donne une apparence unique, par anamorphose ; son Mao est très prisé ;
autre exemple : les Christo qui emballent des objets ou monuments, oeuvres éphémèes non vendables mais financées en partie par la vente en nombre des dessins, études préparatoires et photos des installations

 
Bernard Pras, Mao, sérigraphie 88/99., signée, 69x74
(courtoisie Centre Pompidou) ... clic=zoom

> excluez les reproductions d’oeuvres uniques sous forme d’estampes, même signées, c’est sans intérêt artistique et sans valeur de collection ; exemple : les lithographies de Bram van Weld qu’on trouve presque partout bien trop chères

> évitez les "oeuvres" non signées, signées dans la masse, ou munies d’un simple cachet... (Banksy en abuse)

> méfiez-vous des mentions "d’après" ou "certificat de l’ayant-droit", etc, généralement des éditions non signées, tirées post-mortem par des ayant-droits à dents longues, voire même des collectors ; pour du design cela passe, mais pas pour de l’art

 

encadrez !

un encadrement valorise un multiple qui pourrait paraître plat au mur ; mais c’est un paradoxe à gérer :
 - vous risquez de dépenser autant que pour l’oeuvre, le prix du cadre devenant proportionnellement élevé
 - il apportera un peu à une revente ; mais... sans cadre l’oeuvre trouvera moins d’acheteurs et fera moins envie

Encadrez, mais encadrer bien :
> pour les oeuvres anciennes et/ou rares, utilisez de très bons matériaux et faites faire leurs cadres
> pour les oeuvres plus courantes, faites-le vous-même à partir de cadres tout prêts faciles à monter puis démonter ; n’hésitez pas à ajouter (c’est rarement proposé avec) un passe-partout, cela valorise
> développez votre propre style d’encadrement, et (autre compromis à trouver) :
> ...adaptez chaque cadre à l’endroit d’accrochage ; pensez-y lors de l’achat du cadre, pas après
> prenez garde à la cohérence des encadrements des oeuvres entre elles, cela valorisera votre collection.

 

 

il y a des modes

 
 

les variations de prix sont très fortes dans les multiples selon le moment ; deux exemples :

> le street art a remis à la mode les sérigraphies, ce qui ne signifie pas qu’il faut s’y précipiter, l’offre devenant pléthorique ;
les événements publiques relayés par le street art utilisé comme média, provoquent des bouffées de succès, comme l’a été l’aide à la campagne électorale de Barack Obama par Shepard Fairey (alias Giant ou Obey), affiches qui ont fait sa célébrité ; ces oeuvres ont envahi les collections bien qu’elles aient été tirées à de très nombreux exemplaires non signés, par utilité ; mais depuis Obama a moins la cote : ces tirages sortent de l’actualité...

Shepard Fairey
Hope, 20O8, sérigraphie
clic = zoom

> la mode est aux contemporains, pas aux modernes (voir ces définitions) de sorte que les multiples des maîtres modernes sont vendues de manière irrationnelle :
 - vous pouvez aussi bien trouver une grande lthographie de Bram van Welde à 75 exemplaires pour 2000€, prix élevé car il en a fait beaucoup, et des Zao-Wou-Ki à 5000€, prix délirant (il en a fait énormément et il y a en a à 500€...)
 - ...que de petites lithographies de Estève, de Vera da Silva, Bazaine... à moins de 100€, tous ces modernes tirant à quantités raisonnables (moins de 50) ; un jour le vent tournera

 

 

et des multiples d’exception

élargissez votre réunion d’oeuvres, créez une rupture par une pièce exceptionnelle restant dans l’esprit multiples :

> cette Valise réunit une pièce originale et documentée de chacun des Nouveaux Réalistes ; elle a été éditée en 1973 avec 600 exemplaires potentiels, en fait le tirage semble n’avoir pas dépassé quelques dizaines ; elle est difficile à dénicher complète, quelques opportunistes ayant dispersé des oeuvres (par exemple le "doigt" de César en fonte, vendu seul au prix de la valise...) ; c’est une pièce peu facile à exposer mais une curiosité sujette à débats intéressants !

la Valise des Nouveaux Réalistes, 1973, 13 pièces,
documentation, texte de Pierre Restany, 53x14x60
(courtoisie Galerie Smaggh)
 
Valise des Nouveaux Réalistes

 

> imaginez l’éclairage apporté à votre collection agrémentée d’un tapis ou d’une tapisserie d’un artiste !
L’artiste imagine un "carton", par exemple un dessin aquarellé en dimension réelle, qu’il confie à un atelier de tissage dont il veille à la réalisation ; sa signature et le tirage sont tissés mais à l’envers un cartel précise l’artiste, le nom de l’oeuvre, sa signature, la date d’achèvement, l’atelier, les dimensions et le tirage (souvent inférieur à 20). Voici quelques exemples.

Yves Millecamps
Phyllade, tap.d’Aubusson, 1965, 190x206
(courtoisie galerie Chevalier)
 
Yves Millecamps

> dans le même esprit de cohabitation harmonieuse, le design propose des éditions limitées et numérotées de meubles et d’objets pour créé un environnement valorisant votre collection.

 



 

 

 

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les impressionnistes en réalité virtuelle à Orsay

 

dans l’atelier du photographe Nadar, revivez la soirée d’inauguration de la première exposition impressionniste en 1874

26 mars-11 août au Musée d’Orsay : le teaser


 

L’affection de Joséphine Baker en vidéo

Les Atamanes analysent "L’affection de Joséphine Baker" de Patrice Nabor, dans une interview par la journaliste Claude Léger

en vidéo, découvrez ce tableau


 

c’est au tour de Urban Art Fair !
 

 

la foire internationale dédiée à l’art urbain

du 25 au 28 avril
au Carreau du Temple

 


 

magnifique sérigraphie de Arp

Les Atamanes sont fières de vous proposer cette grande sérigraphie de Jean Arp, plutôt rare
elle a été sélectionnée comme la plus représentative de son processus créatif, par son ami Max Bill

à l’occasion de la réouverture de la Fondation Taeuber-Arp


 

une très belle opportunité ! par Les Atamanes


 

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