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comprendre ces arts ’autres’

 

 

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mieux comprendre les arts bruts & singuliers

définir les arts "autres" et caractériser les artistes (voir les définitions) ne suffit pas à les comprendre, eux et leurs oeuvres simples et mystérieuses.
Et surtout : qu’est-ce qui différencie un "artiste brut" d’un "artiste singulier" ?

 

les caractères des oeuvres brutes ou singulières

les historiens de l’art ont noté des caractéristiques formelles des œuvres brutes, outre les dispositions sociales et psychologiques de leurs auteurs ; ces caractères ne sont pas systématiques, mais souvent présents soit de manière isolée dans une oeuvre, soit de manière combinée ; par exemple :

 

> l’aspect répétitif des thèmes abordés dans l’expression de leurs univers (comme Marco Raugei, qui s’inspire de scènes de la vie quotidienne), voire obsessionnel dans la manière de peindre, dessiner, sculpter (comme Benjamin Bonjour et ses petits carrés, Paul Duhem avec ses visages, la minutie des jouets de Pierre Aveard dit Petit Pierre…)

> la présence d’écrits poétiques ou descriptifs (comme Jano Pesset et ses réflexions philosophiques) ou incompréhensibles (comme Emma Hauk) ou de dates (Giovanni Bosco)

  Anselme Bois-Vives  
Anselme Bois-Vives (1899-1969) :
berger puis commerçant, auteur d’un projet utopique de société, il commence à peindre seulement à 63 ans ; il a été exposé à la Halle Saint-Pierre en 2011
(courtoisie)
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> des matériaux particuliers : naturels (papier, carton, bois... : ce qu’ils trouvent facilement), ou recyclés (comme Paul Amar et ses bigorneaux et moules, Guillaume Pujolle et ses produits pharmaceutiques récupérés à l‘asile) ou de supports improbables (comme le mur de la chambre de Clément Fraisse, interné en hôpital). Etant hors du miilieu artistique, il est rare qu’un artiste brut ou singulier monte une toile sur un chassis, sauf apport extérieur (comme Séraphine par son mécène et marchand)

> la simplicité des techniques artistiques, très fréquente du fait que la quasi-totalité des artistes bruts ou singuliers n’ont pas suivi de cours pratiques d’art et encore moins d’Ecole d’art.

 

 

 

art but, art naïf, art populaire… ne pas confondre !

l’art brut est souvent confondu avec l’art primitif, l’art naïf ou encore l’art populaire.
Si des masques bruts rappellent l’art premier, si des contours ou des aplats de couleurs ou des traits enfantins évoquent l’art naïf (Alfred Wallis, ci-dessous) , il y a entre eux et l’art brut une différence fondamentale qui réside dans l’intention de l’artiste ; s’il y a une parenté de forme, ce n’est pas le cas sur le fond :

 

> l’artiste brut est un individu isolé d’une société dans laquelle il vit mais en marge, sans s’y intégrer ; Adolf Wölfi dit même qu’il "peint du Wölfi" pour la société mais garde pour lui ses oeuvres authentiques ; au contraire l’artiste normal même naïf profite de la société, il a un rôle médiatique et commercial : il cherche à exposer, répond aux entretiens...

  Alfred Wallis  
Alfred Wallis (1855-1942) :
pêcheur en haute mer puis antiquaire, il eut du succès dès ses débuts tardifs en peinture ; c’est un parfait exemple d’un artiste singulier de genre naïf, n’ayant rien d’un illuminé, pas isolé, mais seulement démuni
(courtoisie Tate Gal London) ... clic=zoom

> l’artiste brut lui aussi répond à un besoin vital de s’exprimer ; mais plusieurs d’entre eux ne se considèrent pas comme artistes ; il crée sans souci de reconnaissance ou d’exposition, il entrepose ses œuvres là où il vit ; ce sont des tiers, psychiatres éclairés, collectionneurs ou amateurs passionnés qui dévoilent ses créations, pas lui

> l’artiste populaire ou naïf n’a pas ces ambitions ésotériques ; c’est "peinture spontanée, qui sort, qui jaillit souvent du coeur... ces artistes normaux font de belles choses, de facture agréable et figuratives ; ils racontent la vie" dit simplement Jacques Dubois dans la présentation du Festival Mondial d’Art Naïf de Verneil, qu’il organise

> l’artiste premier ou primitif est attaché à une cause collective, admis par la communauté où il s’intègre avec ses codes : c’est un processus créatif à l’opposé de la démarche solitaire et spontanée de l’artiste brut ou singulier ; pour ce dernier ; . même si sa démarche solitaire est le produit d’une inspiration qui pourrait se rapprocher de l’art primitif, elle n’est pas inclue dans un rituel collectif d’une société normée

Le galeriste Christian Berst précise : "les différences avec l’art populaire, l’art naïf, l’art primitif sont une question d’intention dans le processus d’élaboration ; le terme "brut" exprime le caractère non fondu d’œuvres produites sans contrainte, comme un diamant non-taillé. L’art populaire et l’art naïf sont, eux, très normés ; ils font référence à des codes internes à la communauté à laquelle ils appartiennent" [interview par Almanart, mai 2011].

 

considérer leurs vies d’hommes

s’il est nécessaire de connaître l’histoire de l’art pour comprendre ses différents courants, est-il nécessaire de connaître la vie des auteurs d’art brut pour entrer dans leur univers ?

Les avis sont opposés :

> plusieurs spécialistes disent que c’est notamment ce qui différencie les artistes bruts des autres, que s’il est possible de s’intéresser à une oeuvre contemporaine sans connaître son créateur, il est impératif de considérer la vie de ces artistes bruts pour les comprendre

> d’autres, comme Martine Lusardy directrice de la Halle Saint-Pierre à Paris, préfèrent qu’on s’intéresse d’abord aux oeuvres sans considérer leur provenance, quitte à se documenter ensuite : voir son interview

 
récente découverte, voici que le menuisier ghanéen Ataa Oko (1919-2009) est visité par des esprits se met à dessiner aux crayons, à 88 ans, de splendides cercueils emprunts de la tradition spirituelle africaine, présentés à Lausanne en 2010

ST, 2008, crayons, 30x42, donation Regula Tschumi
(courtoisie Collection A.B. Lausanne)
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  Ataa Oko

 

si ces oeuvres intérieures nous touchent, connaître l’histoire de celui ou celle qui les a produites peut devenir une nécessité et permettre la compréhension de l’oeuvre qui, sinon, pourrait être regardée de loin. Encore faut-il qu’ils puissent ou veuillent nous éclairer sur leur vie, car ces artistes restent parfois inaccessibles, volontairement ou non.

 

 

 

 

l’art singulier enrichit l’art contemporain

bien des artistes "autres" ont été découverts ou fréquentés par des artistes : Dubuffet bien sûr, mais aussi Picasso, Tinguely, Klee.... Et beaucoup de contemporains s’en sont inspirés :

> Annette Messager et ses poupées de chiffons
> Jean Tinguely et ses machines à rien faire
> Nikki de Saint Phalle et sa mariée délirante
> Julian Schnabel et ses Dedications (tableaux-écritures)
> Karel Appel et ses bonhommes, proches de ceux de Dubuffet

  Arnulf Rainer  

> Arnulf Reiner (né à Baden près de Vienne) les collectionne, s’en inspire et les a même fait intervenir sur ses propres oeuvres !

Reiner, plasticien autrichien célèbre (voir son musée à Baden), est fasciné par le visage, son expressivité et sa présence dans l’histoire de l’art ; il en a exploré toutes les représentations depuis l’antiquité jusqu’à nos jours puis en a fait son unique motif par un procédé de déconstruction - recontruction libre de toute influence.

Aucun lien direct le lie à l’art brut, toutefois la liberté qu’il a prise en se dégageant des canons de l’art, la répétition obsessionnelle du motif, en font un artiste actuel bien proche de l’esprit art brut.

 

Arnulf Rainer, ST (série Beautiful Ladies, 2009, 82x59
(courtoisie Arnulf Rainer Museum) ... clic=zoom

 

Même l’art d’avant-garde sans le vouloir imite parfois l’art singulier, lorsqu’il se veut destructurant, contestataire et souvent original à outrance quitte à faire un "travail de cochon" (souhait formulé par... Dubuffet) ; on trouve réglièrement des similitudes avec l’art singulier, mais elles sont de surface ; donc si les démarches n’ont rien à voir, il y a bien des passerelles entre eux.

l’enrichissement de l’art contemporain par l’art brut ou singulier est donc évident mais l’inverse n’est pas vrai : c’est peut-être cela qui les différencie vraiment. Il faudrait pour cela que ces artistes "autres" aient une connaissance de l’art officiel, ce qui leur est impossible tant qu’ils restent dans leur isolement, physique ou psychologique.

 

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